Le tribunal militaire de Kananga a condamné à la prison à perpétuité, ce mardi 16 mars 2021, Laurent Nsubu Katende, chef de la milice armée de Kamuina Nsapu. Il est accusé d’exactions contre les populations civiles dans la province du Kasaï central au début de l’année 2017.
Crimes de guerres, meurtres, tortures, mutilations, viols, incendies, pillages. C’est la liste des accusations dont Laurent Nsubu Katende a été reconnu coupable par les juges. Logiquement, le conseil des parties civiles se réjouit de cette sentance. “J’ai senti un ouf de soulagement des populations qui disaient “voilà, il se prenait pour un seigneur de guerre, il est réduit, il n’y a plus le règne de l’impunité. Voilà que quiconque n’osera plus lever son petit doigt pour lever la machette ou le couteau”. Donc il y a ce sentiment de justice”, déclare l’avocat Dominique Kambala.
Les affrontements entre les forces de défense et de sécurité et les milices ont provoque la perte en vies humaines de 3 000 personnes, à en croire les décomptes de l’Organisation non gouvernementale Trial international. “On a un message : tous ceux qui sont des présumés auteurs des crimes qui courent encore, à un moment ou un autre ils pourront être rattrapés, et ces crimes graves de violations des droits de l’homme sont imprescriptibles. À tout moment, la justice congolaise pourra les rattraper et les juger”, relève Guy Mushiata, le coordonnateur de cette ONG.
Toujours à Kasaï central, en mars 2017, l’Américain Michale Sharp et la Suédoise Zaida Catalan, deux experts de l’Organisation des Nations unies (ONU), y ont été assassinés.