Pendant que les cadres du parti se la coulent douce, les militants sont appelés à fréquenter « l’école du parti UNIR ». Parce qu’entre le phénomène de vie chère qui frappe à toutes les portes et les élections régionales, les aisés du régime ont fait leur choix : mobiliser la base, qu’elle mange ou non à sa faim.
L’heure n’a-t-elle pas encore sonné pour l’achat massif des consciences, ou bien attend-on que les échéances électorales prochaines soient aux portes du régime avant le branle-bas de distributions de vivres et d’argent ? Mais en attendant l’heure, les populations, tous partis confondus crient leur désarroi face à la cherté de la vie.
Les prix des produits alimentaires et du carburant sont à des niveaux élevés. Et si le régime veut profiter de ce malheur pour faire des yeux doux à des citoyens d’autres partis, c’est l’occasion, vu que l’achat de conscience est un sport favori dans lequel excelle le régime en période électorale, de montrer qu’on tient au vote de tous les citoyens.
Mais le constat établi depuis quelques semaines désole. Même avec les militants du parti au pouvoir, l’heure n’est pas toujours au beurre. Pas plus tard que samedi 9 avril, ce sont les militants de la préfecture de Bassar qui été instruits pour aller à l’école du parti UNIR. Avec des sacs d’écoliers, des tenues scolaires et dans des salles de classes aux couleurs d’UNIR?
Selon les informations recueillies, des thématiques ont été développées lors de la rencontre comme au cours des semaines passées: vision, organisation et maillage du parti ; rôle, responsabilités et engagements du militant ; relation militant et hiérarchie ; culture citoyenne ; sécurité et paix comme outils de développement d’une nation. Ne demandez pas si la transparence des scrutins a aussi fait l’objet de discussion, ce n’est pas un sujet important.
A l’occasion de la rencontre, le nouveau membre de la CENI, Mensah-Atoemne Agnélé, telle une psychologue, a « souligné avec insistance que le parti UNIR pense à la santé intellectuelle de ses militants, c’est pourquoi il a initié cette série de formations à leur endroit », rapporte le site du parti.
Bloua Agbo, celui qui avait injustement accusé un citoyen de lui avoir soutiré de l’argent avant d’être débouté par la justice, « a donné les moyens et outils pour permettre aux militants de Bassar de prendre leurs responsabilités et d’agir concrètement sur le terrain comme des citoyens exemplaires cultivant la paix ».
De la problématique de la vie chère, il n’en a pas été question
Le militant est-il condamné à ne pas élever la voix même lorsque rien ne va ou que tout va de travers ? Un parti ne doit-il pas être assez démocratique pour permettre à ses militants d’exprimer leurs problèmes existentiels ?
A moins qu’à la fin de la rencontre, les moyens dont parle Bloua Agbo soient de nature pécuniaire, on se demande pourquoi aucune allusion n’a été faite aux préoccupations des militants qui sont, tout comme les autres Togolais, tenaillés par la vie chère.
Ce n’est vraiment pas pour s’étaler sur ce sujet que la rencontre a été organisée. Puisque le Secrétaire préfectoral du parti, le sieur Ouadja Faré Alex a fait taire les doutes : « Cette initiative permet de galvaniser nos militants pour les prochaines échéances électorales. Les thématiques abordées et les contenus seront restitués aux militants de nos différents cantons. Nous allons passer dans les coins et recoins pour la sensibilisation et surtout pour étendre l’ancrage du parti et pour véhiculer des messages conformes aux idéaux du parti », a promis le militant Secrétaire préfectoral.
Comme on le voit, les élections régionales sont la préoccupation majeure de la hiérarchie de ce parti. Que ses militants ploient sous le coup de la cherté de la vie ou pas, l’essentiel est de faire en sorte que le parti rafle la mise lors des prochaines élections. Ce n’est pas pour rien que le slogan « Allons-y seulement » a été retenu.
Godson K.
Source : Liberté.info