Le débat fait rage ces derniers jours sur la participation ou de non de l’opposition aux prochaines consultations électorales au Togo. Pour Me Raphaël Kpandé Adzaré, il faut mobiliser le peuple en amont pour obtenir les meilleures conditions pour les élections.
On ne dénie à personne de prendre part à une élection ; mais que désormais personne ne participe aux élections en connaissance des conditions iniques et scabreuses qui ont présidé à son organisation et revenir dire qu’il a été volé et
demander au peuple de se mobiliser pour les contester. Il faut mobiliser le peuple en amont pour obtenir les meilleures conditions pour les élections,
en étant rigoureux, cohérent et conséquent. L’opposition et la société civile togolaise en sont capables ; il suffit que chacun mette le Togo et les Togolais au-dessous des intérêts partisans. C’est un sacrifice qui n’est pas hors de portée, surtout quand on dit qu’on aime le Togo.
qu’on aime le Togo. Depuis, je me limite à 2005, nous allons de contentieux électoraux en contentieux électoraux ; que la société civile et l’opposition
togolaise s’arrêtent une fois pour de bon et pose clairement la question sur le rôle, le sens et la portée des élections au Togo en termes d’élections libres,
honnêtes et transparentes ; ils en sont capables et en ont les moyens s’ils s’organisent. Si le Togo pense être une démocratie comme nous le lisons dans la Constitution, on devrait le voir l’aune des élections, ce qui n’a jamais
été le cas depuis lors. Si le Togo est une dictature, et c’est bien le cas, alors sachons que dans une dictature, les élections n’ont jamais été le moindre mal ; elles n’ont jamais été source de légitimité, mais source de légitimation du pouvoir politique
en place, donc pas le moyen par lequel on conquiert, exerce et transmet le pouvoir politique. Participer aux élections pour se retrouver en prison ou être placé sous contrôle judiciaire, participer aux élections pour se retrouver en exil, ne vaut désormais plus la peine.
En conclusion, pour une fois au Togo, l’opposition et la société civile doivent se mobiliser pour donner aux élections leur valeur universelle et constitutionnelle, leur donner le sens de l’article 21 se la Déclaration universelle des droits de l’homme qui dispose :
-Toute personne a le droit de prendre part à la direction des affaires publiques de son pays, soit directement, soit par l’intermédiaire de représentants librement choisis.
-Toute personne a droit à accéder, dans des conditions d’égalité, aux fonctions publiques de son pays.
La volonté du peuple est le fondement de l’autorité des pouvoirs publics ; cette volonté doit s’exprimer par des élections honnêtes qui doivent avoir lieu périodiquement, au suffrage universel égal et au vote secret ou suivant une procédure équivalente assurant la liberté du vote.
Pour une fois, battons-nous et faisons des élections au Togo une véritable compétition ; un jeu politique réglementé où les protagonistes acceptent les règles qui régissent cette compétition. Et je suis certain que cette fois-ci, avec la cohérence, la rigueur et la précision, la communauté internationale y prêtera attention au regard de ce qui s’est passé lors des dernières élections.
Me Raphaël Nyama Kpandé-Adzaré
Source : Liberté