Fondé il y a vingt ans par le père Antoine Fadikpe, l’ermitage Saint-Benoît de Davié, dans le diocèse de Lomé, est officiellement reconnu par l’archevêque de Lomé, Mgr Nicodème Barrigah-Bénissan. L’événement est marqué par le vœu temporaire du fondateur.
L’abbé Antoine Fadikpe, 80 ans, est désormais connu sous le nom d’Antoine de l’Eucharistie. Retiré à Davié, une localité située à 30 km de la capitale togolaise, ce prêtre du diocèse de Lomé vit en ermite depuis 20 ans. Le dimanche 16 juillet, il a prononcé son vœu temporaire comme ermite au cours d’une messe présidée par le représentant de Mgr Nicodème Barrigah, archevêque de Lomé, lors d’une cérémonie tenue à l’église Saint-Michel-Archange de Davié.
« En réalité, l’ermitage Saint-Benoit du père Antoine de l’Eucharistie Fadikpe est un vieux projet que nous avons simplement voulu régulariser », confie à La Croix Africa l’archevêque de Lomé, qui a hérité de ce dossier à sa prise de fonction canonique comme archevêque de Lomé en janvier 2020.
Reconnaissance officielle de l’ermitage de Davié
« Le confrère aîné porte depuis très longtemps en lui cette aspiration à vivre en ermite sous la responsabilité d’un évêque conformément au droit canonique », confirme Mgr Barrigah. « Mais, sans avoir reçu cette reconnaissance officielle, il s’était retiré depuis de nombreuses années à Davié », explique l’ordinaire de Lomé qui, à compter de ce vœu, « reconnaît officiellement ce statut de vie consacrée dans l’Eglise-Famille de Dieu à Lomé pour que le père Fadikpe puisse enfin trouver la paix du cœur ».
Selon le droit canonique, « l’ermite est reconnu par le droit comme dédié à Dieu dans la vie consacrée, s’il fait profession publique des trois conseils évangéliques scellés par un vœu ou par un autre lien sacré entre les mains de l’Évêque diocésain, et s’il garde, sous la conduite de ce dernier, son propre programme de vie ». Un acte juridique désormais validé pour cet ermite par le pasteur du diocèse de Lomé. La reconnaissance officielle de cet ermitage coïncide avec le quarante-cinquième anniversaire de presbytérat de l’abbé Antoine de l’Eucharistie.
Né en 1943 à Kara, dans le nord du Togo, dans une famille musulmane, Makandjou Kossi Fadikpe, se convertit au christianisme et reçoit le baptême en 1960 malgré les réticences de son père. Puis il entre au monastère bénédictin de Dzogbegan, au sud-ouest du pays, en 1963, et devient moine, avant d’être remercié plus tard pour raison de santé.
Un fils spirituel de saint Benoît
Toutefois, ce religieux qui rêvait de vie monastique depuis l’école primaire entame un processus de formation long et jonché d’épreuves qui conduit à son ordination sacerdotale le 15 juillet 1978, par Mgr Robert Casimir Dosseh-Anyron. « Le père Antoine est un grand homme, un prêtre qui a fait l’expérience de la croix mais qui vit dans le silence », dit le père Asser Mensah.
L’ermitage du père Fadikpe est constitué d’une paillote et d’un magasin, au cœur d’un verger. « Je passe mes journées à prier, méditer et faire des recherches, puis me repose sous les manguiers », indique cet ermite, écrivain et auteur de plusieurs ouvrages, qui promet de vivre selon la règle de vie bénédictine dans son ermitage placé sous le patronage de Saint Benoît et de saint Michel Archange.
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