Lors des manifestations des partisans de l’opposition nigérienne contre la victoire de Mohamed Bazoum au Second tour de la présidentielle au Niger, des assaillants inconnus ont attaqué le domicile d’un journaliste, correspondant de la Radio France Internationale (RFI) à Niamey, la capitale.
Le journaliste Moussa Kaka, qui n’a pas été blessé lors de l’attaque, a déclaré que les assaillants avaient saccagé son domicile tôt jeudi, “tout cassant” et incendié une partie.
Kaka, correspondant vétéran de RFI, a passé 10 mois en prison de 2007 à 2008 pour « mise en danger de la sécurité de l’État » pour des liens présumés avec des rebelles touaregs dans le nord du Niger.
La direction de la RFI a immédiatement publié un communiqué affirmant que l’attaque contre son domicile était “délibérée” en raison de son statut de journaliste.
“Il s’agit d’une attaque très grave contre la liberté de la presse”, a déclaré la Radio, promettant son “soutien total” à Kaka.
Les bureaux d’un parti pro-gouvernemental ont également été endommagés lors des affrontements entre la police et des manifestants mardi et mercredi, à Dosso, à 100 kilomètres au sud de la Capitale Niamey.
Le bilan fait état de 468 arrestations avec deux morts. L’un, selon le ministre de l’Intérieur Alkache Alhada, est décédé d’une crise d’épilepsie lors des manifestations, tandis que l’autre a été abattu.
Il s’agit du garde du corps du politicien Seini Oumarou, un candidat non retenu au premier tour du scrutin du 27 décembre qui avait exhorté les partisans à voter pour Bazoum au second tour.
Réactions Internationales :
Dans une déclaration conjointe, l’Organisation des Nations Unies (ONU) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont fermement condamné les actes de violence et ont exhorté « toutes les parties à faire preuve de retenue ».
À travers une déclaration du ministère français des Affaires étrangères, Paris a également appelé “tous les acteurs politiques à favoriser un climat de dialogue”.
La violence a éclaté mardi soir après que la commission électorale a déclaré l’ancien ministre de l’Intérieur Mohamed Bazoum vainqueur du scrutin de dimanche avec 55,75%, tandis que le candidat de l’opposition Mahamane Ousmane en a récolté 44,25%.
Ousmane conteste le résultat comme étant frauduleux et a affirmé qu’il avait remporté le scrutin avec 50,3% des voix.