Les différentes réformes y sont uniquement mises en place pour permettre au président Faure Gnassingbé de rester au pouvoir avec un semblant de démocratie. Cette réforme de la Constitution ne vient que consolider et pérenniser le système Gnassingbé.
«…Chose curieuse, des combattants de la démocratie et de la liberté d’hier, se sont transformés aujourd’hui en griots réfutant tout esprit critique dans leur soutien aux régimes militaires du Sahel. Que l’on jette des journalistes en prison et que l’on ferme leurs organes de presse, ils réagissent en dénonçant la traîtrise. Que la société civile proteste et soit jetée en prison, ils rétorquent que ça leur apprendra à se taire et à ne plus critiquer. Que l’on embastille les opposants politiques et expédie leurs leaders âgés de 70 ans dans l’armée au front contre les djihadistes, leur souhait c’est de les voir morts le plus tôt possible, car l’on n’a pas eu le courage de les exécuter publiquement comme le font les tueurs sans foi ni loi. En quoi sont-ils meilleurs que les anciens dirigeants criminels et kleptocrates? Il ne faut pas échanger un voleur contre un sorcier, nous dit l’adage. Or toutes ces façons criminelles de faire la politique, nous les avions tous dénoncées au niveau des régimes crapuleux précédents à la solde de l’impérialisme. Avons-nous perdu la mémoire?...» (Prof.Ayayi Togoata APÉDO-AMAH, 20 mars 2024, sur Icilomé.com).
« Tout est bien qui finit bien » dit-on souvent. Malgré les tentations du 3ème mandat et les dernières tentatives d’une prolongation de mandat, Macky Sall n’a pas hésité à adresser ses félicitations à l’un de ses plus virulents opposants, sortis vainqueurs des urnes. Une énième alternance pacifique au Sénégal là où le Togo brille par ses errements politiciens.
Annoncée en grande pompe par un communiqué théâtrale du Préfet de l'est-Mono pour le 19 mars dernier, l'inauguration des 21 ponts en zone rurale par le Chef de l'Etat Faure Gnassingbé s'est finalement tenue hier 20 mars 2024. L'enthousiasme des autorités togolaises face à ce projet questionne sur leur véritable ambition pour le pays.
Après son excursion ce week-end à Aného avec son gouvernement, où une photo circulant sur les réseaux sociaux le montre, sourire aux lèvres, en train de démontrer son talent d'arroseur de jeunes plants, ce mardi 19 mars 2024, Faure Gnassingbé se rend à Elévagnon, dans la région des Plateaux, pour lancer la construction des ponceaux.
L’idée que le Togo puisse être cité comme un modèle de démocratie moderne en Afrique s’étiole au rythme de la volonté de conservation du pouvoir du régime RPT/UNIR. Le projet de toilettage constitutionnel mis en branle par les soutiens de Faure Gnassingbé rame à contre sens des idéaux démocratiques.
Ce qui se passe au Togo depuis plusieurs décennies en termes de mauvaise gouvernance politique, faite de massives violations des droits humains, de corruption endémique, de détournements presqu´à ciel ouvert des deniers publics, laisse toute personne, en possession de toutes ses facultés mentales, sans voix. Le calvaire des Togolais, commencé sous la dictature de Éyadéma Gnassingbé, a continué et s´est accentué sous le fils Faure Gnassingbé, qui a pris la relève dans le sang, en 2005.
Dans une lettre ouverte, Dr. Georges William-Kouessan du parti Santé du Peuple saisit le chef de l'Etat sur le controversé projet de révision constitutionnelle en cours à l'Assemblée nationale. L'opposant qui manifeste vigoureusement sa désapprobation, demande à Faure Gnassingbé d'user de ses prérogatives de chef d'État et surtout de celles de garant de la Constitution, pour arrêter cette forfaiture en gestation qui n'honore guère le pays.
Devant la presse ce lundi 18 mars 2024, au siège du parti à Lomé, les responsables des Forces Démocratiques pour la République (FDR) ont réagi au sulfureux projet de révision constitutionnelle en cours à l'hémicycle, porté par des députés dont le mandat a expiré depuis le 31 décembre 2023. Indignés, Me Dodji Apévon et ses collaborateurs disent « Non » à ce qu'ils qualifient de « braquage constitutionnel » et lancent un appel à tous les Togolais à un sursaut patriotique pour empêcher la forfaiture.
C’est un véritable coup de force que prépare le régime RPT/UNIR. Le tripatouillage en cours va au-delà du septennat qui est répandu dans l’opinion nationale.