Pressé par la grogne sociale dans le secteur de la santé et une rentrée scolaire qui s’annonce mouvementée dans le secteur de l’éducation, le gouvernement a réactivé les travaux du Conseil national du dialogue social (CNDS). Une session extraordinaire s’est tenue le 7 septembre 2021 à Lomé. Elle a rassemblé des représentants ministériels et des responsables des syndicats de l’enseignement et de la Santé.
A l’issue des travaux, d’importantes décisions ont été prises en faveur des deux secteurs. Si le gouvernement se réjouit d’avoir fait un pas pour une rentrée scolaire apaisée, du côté des syndicats, c’est le vide total.
Au rang des mesures qui ont été prises, la proclamation dans les prochains jours des résultats du dernier concours de recrutement de fonctionnaires enseignants et de conseillers d’orientation. Ceci afin de permettre l’imprégnation et la formation sommaire des admissibles avant leur affectation et déploiement. Il y a également le démarrage, dans la semaine en cours, de la seconde phase du remboursement au niveau de la CNSS des prélèvements opérés sur les émoluments des enseignants auxiliaires avant leur reversement dans le cadre des fonctionnaires de l’enseignement.
Par rapport aux primes spéciales ou ponctuelles, le gouvernement réaffirme sa volonté et l’engagement déjà acquis, et souligne la nécessité d’examiner et d’opérationnaliser toute mesure relative aux primes ou aux revalorisations salariales de manière plus globale, à l’issue de la refonte du statut général de la fonction publique. Le gouvernement souligne, par ailleurs, que la poursuite du dialogue social sera assuré avec les acteurs du secteur de l’éducation afin d’examiner toutes les autres questions pendantes en vue d’y rechercher des solutions idoines.
Des mesures qui ont pour but de faire durer l’accalmie qui règne depuis quelques temps dans le secteur de l’éducation au Togo. Mission échouée, du moins pour le moment, puisque selon les syndicats du secteur, ces décisions ne répondent pas du tout à leurs attentes.
« C’est la déception totale. Ce à quoi nous nous attendions, c’est le versement intégral de ce qui a été promis, notamment la gratification exceptionnelle. Or, c’est remis aux calendes grecques », a déclaré ce mercredi, Sénon Hounssimé, Secrétaire général de la Fédération des syndicats de l’éducation nationale (FESEN).
Même son de cloche au niveau de la Coordination des syndicats de l’éducation du Togo (CSET). Pour Soulémane Messan, Délégué CSET-Lacs, il n’y a rien de concret dans le communiqué issu des travaux du CNDS. « Il faut dire que le communiqué qui est sorti hier est vide. Le problème qui mine le secteur de l’éducation ne date pas d’aujourd’hui. Vous n’êtes pas sans savoir que c’est suite à des luttes très âpres que nous sommes arrivés à décrocher en avril 2018 le protocole d’accord qui était censé mettre de l’accalmie dans notre secteur. Mais depuis là, ce protocole d’accord a été foulé aux pieds. Et entre temps, on nous a parlé d’une gratification exceptionnelle. Cette gratification exceptionnelle, on l’attend jusqu’alors. Rien de concret n’est sorti de ce communiqué. Tout est au futur. Et ce qui est bizarre, on nous parle d’une hypothétique refonte du statut général de la fonction publique. Nous disons que c’est une seconde duperie. Le gouvernement n’est pas prêt à nous satisfaire. Ils n’ont pas la volonté de nous satisfaire, sinon on n’allait pas rester ici jusque-là. », a-t-il pesté.
Dans ce contexte, malgré les mesures prises par le gouvernement, la rentrée scolaire prévue pour le 27 septembre prochain risque d’être mouvementée.
Source : Liberté