Les camions d’enlèvement d’ordures vers le centre d’enfouissement ont-ils le droit de passer la nuit en pleine agglomération en créant des désagréments aux riverains ? Avec la saison des pluies, une partie des Loméens vit un calvaire quotidien et nocturne, avec des incidences certaines sur les commerces aux alentours.
Combien de temps encore les autorités municipales vont-elles fermer les yeux sur le calvaire silencieux que vivent les habitants de la grande rue non asphaltée qui passe derrière la maison du ministre Kodjo Adedze ? Ce n’est pas parce que ce qui se passe ne dérange pas la quiétude du ministre que pour autant, les autres riverains de la voie doivent subir sans savoir à qui se plaindre.
« L’évacuation des déchets solides et domestiques nécessitent une autre approche pour réduire véritablement les désagréments qu’elle engendre. Aucun effet secondaire immédiat, mais insidieusement, les riverains des voies empruntées par les camions d’évacuation des ordures ménagères jusqu’au site de traitement situé en dehors de la capitale, suffoquent sans pouvoir le dire. Et pas seulement les riverains. Lorsqu’un de ces camions vous dépasse, ses arrières sont parsemés d’effluves nauséabonds et fétides. Le phénomène est plus suffoquant en saison des pluies, comme en ce moment. Sur toutes les voies sans exception, les autres usagers s’empressent de dépasser le camion véhiculant la nausée et les envies de vomissement. Tant et si bien qu’il arrive d’observer des risques d’accident, juste pour dépasser l’objet distillant les odeurs putrides ». Voilà le constat que nous décrivions récemment dans l’une de nos parutions. Mais pour découvrir peu après que d’autres citoyens inhalent ces odeurs et voient leurs commerces désertés, du fait de ces désagréments.
Lorsqu’il sonne 17 heures, les camions débarquent sournoisement, avec des bâches recouvrant le contenu. Et, sans trop de manœuvres, ils stationnent les uns derrière les autres. C’est alors que commencent les grincements de dents des riverains qui réalisent que ces camions du malaise sont arrivés.
Et les soirs, les revendeuses peinent à revoir les clients habituels. Voici ce qui semble expliquer le phénomène de la désaffection. « Depuis que les camions de ramassage d’ordures ont commencer à se garer toute la nuit dans la rue en face de nous, les clients ne viennent plus. A cause des odeurs qui vous prennent par la gorge et vous empêchent de respirer. Nous payons nos taxes d’encombrement de la voie pour pouvoir vendre nos produits. Mais la mairie du Golfe 5 ne dit rien sur cette situation qui ne peut plus durer », déplorent les bonnes dames.
Effectivement, les vendeurs et vendeuses installés le long de la voie ciblée par les camions remplis d’ordures s’acquittent de taxes diverses, surtout celle pour encombrement. Mais ces véhicules qui sèment le malaise dans la zone payent-ils aussi des taxes pour troubler autant la quiétude des riverains ? Première interrogation.
Ensuite, la mairie est-elle informée de la situation ? La société qui fait du business et engrange des chiffres d’affaires est-elle en droit de stationner sur le parcours allant des lieux de ramassage jusqu’au centre d’enfouissement ? Voilà des interrogations auxquelles il urge de trouver des réponses adéquates afin que cessent ces tortures olfactives.
Mais à l’analyse, tout a l’air comme si les conducteurs, trop paresseux pour poursuivre le voyage jusqu’au bout, décident de leur propre chef d’arrêter de terminer le boulot avant de revenir stationner quelque part.
Que ces véhicules stationnent les soirs est dans l’ordre des choses. Mais encore faut-il que les lieux de stationnement soient en adéquation avec le bon sens et ne troublent pas ni n’affectent l’état de santé des populations. Une chose est évidente, ces camions ne peuvent pas oser se garer derrière la maison du ministre située à quelques mètres de là. Si ce n’est pas possible derrière cette maison, pourquoi ce doit être possible sous le nez et la barbe des autres ? A moins que les citoyens de la rue du carrefour Y n’aient pas les mêmes droits de respirer de l’air moins pollué. Le maire de la commune et ses conseillers sont interpellés.
Godson K.
Source : Liberté