Au Togo, les droits des apprentis sont constamment bafoués par leurs « patrons ». Selon l’ONG Solidarité et Action pour le Développement Durable (SADD), plus de 100 000 apprentis sont exploités. Ils sont également victimes de différentes formes d’abus aux quotidiens.
Justement. Devant la presse mardi à Lomé, les responsables de SADD sont revenus sur cette situation déplorable. Ils révèlent les abus multiformes dont sont souvent victimes ces apprentis.
On cite entre autres, le non-respect des horaires de travail, des punitions corporelles, des violences verbales, dégradantes et humiliantes, des travaux domestiques et champêtres presque obligatoires pour les apprentis au profit des maîtres-artisans, privant ainsi les apprentis d’un temps raisonnable de formation.
On note également, la non jouissance des jours fériés par les apprentis, les conditions d’hygiène et de sécurité précaires dans les ateliers, le recours de certains maîtres-artisans à des contrats d’apprentissage illégaux au mépris du contrat type officiel, le non-respect de la durée des contrats, le non-respect des dispositions légales à l’égard des jeunes apprenties enceintes.
Le coût de la formation et de la cérémonie de fin d’apprentissage (« libération ») très onéreux, le tout auréolé par l’organisation d’examens illégaux et payants assortis de la délivrance de diplômes non certifiés.
Face à cette triste réalité, les responsables de l’ONG SADD ne trouvent qu’une seule solution pour réglementer le secteur : L’adoption du code spécifique de l’apprentissage.
En effet, c’est depuis 2010 que le processus d’élaboration de ce code a été lancé par le gouvernement avec le concours de l’ONG SADD. « Mais onze ans après que ce processus ait été enclenché, force est de constater que le code de l’apprentissage n’est toujours pas adopté, privant ainsi des dizaines de milliers d’apprentis de leurs droits fondamentaux à un apprentissage à visage humain », a déploré Yves Dossou, Coordonnateur général de SADD.
Tout en saluant les efforts du gouvernement dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie et travail des apprentis togolais, l’ONG SADD invite par la même occasion les autorités compétentes concernées par le code de l’apprentissage à prendre leurs responsabilités en l’adoptant dans le plus bref délai possible.