« On ne peut parler du décès du Général Gnassingbé Eyadema le 5 février 2005, sans se rappeler du communiqué lu à l’époque par le premier ministre d’alors, Koffi Sama » José Éric K. GAGLI
Le 5 février 2005, déjà 17 ans que le « Baobab a été déraciné par la force du destin !, Pour reprendre les propos de l’homme lui-même. Celui-là que d’aucun qualifie aujourd’hui à tord ou à raison, de père de la nation disparait à l’âge de 69 ans, frappé par une crise cardiaque qui lui aurait été fatale selon un communiqué du gouvernement. Dans la foulée de sa disparition, l’armée fit allégeance à son fils Faure Gnassingbé et l’impose contre la volonté populaire. Il prêche une rupture qui fit rêver les nostalgiques. En plein quatrième mandat, les rêveurs restent sur leur soif. Les promesses faites par les fleurs sont loin d’être au rendez-vous des fruits. Déception crie la majorité qui s’appauvrit davantage selon les Évêques du Togo. La rupture est donc attendue comme le prochain retour de Jésus.
On ne peut parler du décès du Général Gnassingbé Eyadema le 5 février 2005, sans se rappeler du communiqué lu à l’époque par le premier ministre d’alors, Koffi Sama. « Son évacuation vers l’Europe », précise le fameux communiqué qui situe le décès dans la matinée du samedi 5 février 2005. « Le Togo vient d’être frappé par un grand malheur. Il s’agit d’une véritable catastrophe nationale », pleurniche t-il.
L’arbre s’en est allé; cependant son pouvoir d’expansion reste intact sur le continent noir. Chacun peut le voir par les racines profondes qu’il a su implanter, ici et dans le monde…
On se rappelle que le général Gnassingbé Eyadéma avait pris le pouvoir le 13 janvier 1967, à la suite de l’assassinat du président Sylvanus Olympio. Il a confisqué le pouvoir 38 années durant, dirigeant le pays d’une main de fer. Qualifié de dictateur, celui-ci reste par contrainte dans la mémoire collective, face à la déception que les uns et les autres expriment, face au constat du canular que constitue la rupture promise par Faure Gnassingbé. Comme le dit Gnassingbé Eyadema, le Togo recule de plus de 100 ans, rattrapé par les vieux démons, de la plus dure des manières. Arrestations et emprisonnements de responsables politiques, d’activistes et de journalistes ; contraintes à l’exil ; prédation de la liberté d’expression, d’opinion et de presse; restriction des espaces de liberté publique, collective et individuelle ; corruption ; détournement de deniers publics… Des maux qui résistent farouchement aux mots.
La question qu’un citoyen lambda pétrifié ose se poser en silence est de savoir ce que l’avenir nous réserve… Oui, 38 ans du père ; 17 ans du fils; le calvaire continue malheureusement.
José Éric K. GAGLI , Éditorialiste