Bien que l’autorité politique ait promis que la prime exceptionnelle leur sera payée au plus grand tard fin janvier, les enseignants ont vu passer cette date butoir sans voir la couleur de l’argent annoncé.
Toutes les conditions, disait-on, étaient remplies pour que la gratification exceptionnelle soit payée à la date arrêtée. D’abord, un accord a été trouvé à l’issue de plusieurs discussions entre le gouvernement et le corps enseignant émargeant sur le budget public. Ensuite, un rapport a été remis à l’Exécutif dans ce sens.
« Le gouvernement prend l’engagement que des dispositions concrètes seront prises, après étude du rapport, pour qu’avant la fin du mois de janvier 2022, cette gratification exceptionnelle, sur la durée de la mise en œuvre de la feuille de route, à savoir 2021-2026, soit véritablement débloquée », a alors annoncé Gilbert Bawara, le ministre de la Fonction publique, du Travail et du Dialogue social.
La suite ? Le gouvernement n’a pas tenu parole. Et le Collectif du monde éducatif du Togo (CMET), mécontent et en colère, s’adresse à M. Bawara dans un courrier.
Dans cette correspondance, tout en félicitant l’autorité politique d’avoir rétabli dans leurs fonctions, une partie des directeurs d’écoles renvoyés à l’issue de la grève de novembre 2021, les enseignants font remarquer que 174 parmi eux sont toujours à la maison, sans emploi.
« Le collectif voudrait d’autre part vous signifier que si les enseignants ont fait usage de la grève que vous qualifiez d’illégale, c’est parce que la partie gouvernementale n’a pas respecté les accords. Le protocole d’accord signé en mars 2018 a connu une violation à partir de 2019 par la non indexation de la prime au salaire. Ceci constitue une violation claire de la disposition du protocole qui vise à améliorer progressivement les primes accordées aux enseignants », pointe du doigt le collectif.
Le CMET est également revenu sur le protocole d’accord donnant droit à une prime exceptionnelle fin janvier dernier. « Aujourd’hui nous sommes en février 2022 et rien n’a été jusqu’ici fait malgré toutes les propagandes médiatiques faites à ce propos en décembre 2021 », souligne la lettre adressée au ministre de la Fonction publique, du Travail et du Dialogue social, ajoutant que cela constitue une « véritable insulte » à leur égard, exigeant, en outre, le rétablissement des 174 directeurs d’école démis de leurs fonctions et le paiement de la gratification exceptionnelle.
Il y a la dette du pays à payer donc Faure ne veut pas payer les enseignants. Seule la lutte libère.