Au Togo, quand on parle de dialogue c’est un perpétuel recommencement. Depuis le 05 octobre 1990 à nos jours, nous avons connu des dizaines de dialogues. Tous voués à l’échec à cause du manque de volonté des acteurs politiques et en particulier du pouvoir en place Le dialogue, on en parle à l’approche de chaque échéance électorale.
C’est ainsi qu’à l’approche des Régionales, Faure et son éternel ministre de l’Administration territoriale initient un nouveau dialogue. Pas sans difficultés. De la Concertation Nationale des Acteurs Politiques (CNAP), nous en sommes venus au Cadre Permanent de la Concertation (CPC). Pour créer des sigles, Faure et son Premier ministre sont des champions. Mme Dogbé n’avait-elle pas réussi l’exploit d’initier au Ministère du Développement à la Base plus d’une trentaine de projets aux sigles ronflants tous bidon ? Ainsi donc, c’est le CPC qui est à la mode.
On ne dialogue qu’avec ses adversaires
On fait la paix avec ses adversaires et non avec ses amis. Au Togo, voici plus de 30 ans que nous sommes en guerre. Une guerre sans armes. Une guerre quand même. Il s’agit d’une crise politique profonde que vit notre pays. C’est connu de tous. Pour sortir de cette crise, il faut un dialogue franc et sincère pour diagnostiquer tous les maux qui minent notre pays. Au lieu de cela, Faure nous impose une paix armée qui exclut tout dialogue inclusif. C’est ainsi que les forces représentatives de l’opposition (la CDPA, le FDR le CAR, le PNP, la DMK) sont absentes des présentes négociations. On a préféré les copains de la cour : le NET, la CPP et un prétendu Indépendant.
Ce qu’un confrère a surnommé le trio choc pour accompagner le pouvoir en place. Qui ne connaît pas Gerry Taama, qui ne connaît pas Andrien Béléki Akouété, l’enfant docile de feu Edem Kodjo, l’accompagnateur de Faure ? Et que dire de Pacôme Adjourouvi qui a préféré la vie facile de la République de Faure au froid au bord de la Seine ! Avec ce trio, c’est du déjà vu et connu. Ce sont les plus royalistes que le roi. Faure s’adonne à ce jeu pour flouer les Togolais. Il ne faut rien donc attendre du CPC. C’est un show médiatique de plus. Peut-on se mentir en croyant mentir aux autres ? Rappelons que Me Apévon explique son absence aux travaux pour la non-application des recommandations du CNAP.
LA DÉPÊCHE- N°1089 du 22 Mars 2022