Il est togolais mais vit au Mali depuis quatorze ans. Directeur Général Adjoint de l’Institut supérieur de Technologie appliquée et de Gestion de Bamako et enseignant de management à l’Université Montplaisir de Tunis à Bamako, David Kpelly est écrivain et activiste politique. Il vient de sortir son septième livre, un roman intitulé « La Poétesse de Dieu » paru ce mois à Paris, aux éditions L’Harmattan. Nous avons lu le livre et en parlons avec lui.
David Kpelly, bonjour. Merci d’avoir accepté cet entretien. Votre nouveau livre, « La Poétesse de Dieu », un roman de 302 pages, vient de sortir à Paris chez L’Harmattan. C’est un portrait réaliste, grave et drôle de l’Afrique de l’Ouest d’aujourd’hui, à travers une enquête sur une jeune lycéenne disparue à Bamako. Qu’est-ce qui a motivé l’écriture de ce livre ?
David Kpelly : Merci de l’invitation. A la question ce qui a motivé l’écriture de ce roman, je répondrai comme toujours quand on me demande la raison derrière un texte. C’est pour partager mon regard et poser des questions sur certains aspects de notre aventure commune d’humains. Je sais que vous vous attendez à ce que je réponde que c’est pour dénoncer des maux, mais ce n’est pas réellement ça. J’écris, avant tout, pour questionner nos actes.
Et pourtant vous êtes un auteur très engagé. Et les thèmes récurrents qui reviennent dans tous vos livres le prouvent : l’échec politique des pays africains, la corruption, la gabegie, le népotisme, les dictatures, la françafrique, les relations entre l’Occident et l’Afrique… D’ailleurs, dans « La Poétesse de Dieu », on comprend très vite que l’histoire de l’héroïne, Alima Sallaye, n’est qu’un alibi pour dresser un portrait très pessimiste de l’Afrique l’Ouest.
David Kpelly : Je ne qualifierais pas de pessimiste ma photographie de l’Afrique de l’Ouest dans ce roman à l’intrigue éclatée entre quatre pays : le Togo, le Mali, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Je me suis juste contenté, à travers les histoires et expériences de mes personnages et leurs aventures, de dire à quoi ressemble cette partie de l’Afrique aujourd’hui. J’ai grandi au Togo et je vis au Mali depuis presque quinze ans. J’ai été pendant de longues années blogueur et activiste et j’ai visité plusieurs pays de notre sous-région pour des conférences et séminaires. J’ai des amis, collègues et connaissances dans chacun de ces pays qui m’informent tous les jours des réalités locales. Le regard que je porte donc sur ces pays à travers mes personnages n’est pas une caricature.
En parlant de ces réalités des pays d’Afrique de l’Ouest, chacun de vos personnages porte un message particulier concernant ces pays, notamment le Togo, le Mali, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Parmi ces personnages, il y a l’Ivoirien Jean-Pierre Zogbo alias Zopiro Le Charognard alias Le Général du Christ, un pro-Gbagbo qui a fui les répressions du régime de Ouattara en Côte d’Ivoire pour s’installer au Mali. Zopiro Le Charognard qui est quand même un personnage très complexe et paradoxal. Puisqu’au même moment où il souhaite tous les malheurs à la France d’avoir installé Ouattara à la tête de son pays, il ne rêve que d’une chose : immigrer en France. Pourquoi ce complexe ?
David Kpelly : Le paradoxe de Zopiro Le Charognard est également le paradoxe de millions de jeunes Africains francophones d’aujourd’hui. Ils détestent la France chaque fois qu’ils contemplent ce qu’elle fait de leurs pays, mais chaque fois qu’ils cherchent une porte de sortie de leur chaos, ils n’ont que la France comme rêve. Zopiro est incapable de placer une phrase sans maudire la France, mais il rêve tellement d’immigrer dans ce pays qu’il a réglé sa montre à l’heure française tout en vivant à Bamako. Mais, rassurons-nous, je viens de le dire, il n’est pas le seul qui souffre de ce syndrome.
Justement, en parlant de la haine des populations africaines francophones contre la France, un thème qui rejoint parfaitement l’actualité, on assiste, dans le roman, à une scène hilarante à Ouagadougou où, durant une manifestation antifrançaise, un célèbre activiste antifrançais brûle un billet de dix euros en criant « Mort à la France » au moment où il serrait jalousement son passeport français dans la poche. On peut déjà deviner, dans la vraie vie, qui est ce célèbre activiste brûleur d’euros.
David Kpelly : Cet activiste africain qui s’est positionné comme un antifrançais tout en gardant sa nationalité française et tous les privilèges qui vont avec peut être pratiquement tout le monde aujourd’hui dans les anciennes colonies françaises d’Afrique. Et je ne blâme personne pour ça. C’est dans l’ordre normal des choses. Nos slogans antifrançais sont le signe que nos liens avec la France sont encore solides. Sinon on aurait pu oublier ce pays et se concentrer sur le développement de nos contrées indépendantes depuis plus de soixante ans. Mais c’est parce que la France s’est si profondément incrustée en nous, dans les plus petits détails, que nous n’arrivons jamais à rien faire sans sinon l’associer, du moins l’invoquer.
L’un des pans de la beauté de votre roman est qu’il épouse parfaitement l’actualité de la sous-région à travers ce qu’on voit aujourd’hui au Mali et au Burkina Faso. Vous avez écrit sur votre page Facebook que son écriture vous a pris six ans. Vous avez pris tout ce temps pour mieux vous coller à l’actualité ?
David Kpelly : Non. Quand je commence à écrire, ce n’est pas pour reproduire l’actualité. Mais mon travail a un rapport intime avec le réel, ce qui est encore plus accentué par mes activités d’activiste qui me placent tout le temps proche des évènements qui se déroulent quotidiennement. Donc il est normal que dans mon processus d’écriture, beaucoup de ces scènes m’inspirent. L’écriture du roman m’a pris six ans juste parce qu’il y a eu beaucoup de récritures, une dizaine de versions au total. Et il y a eu des moments où je laissais tomber le texte, pour prendre un peu de recul, avant de m’y atteler de nouveau.
Vous avez, tout au long du livre, fait allusion, à plusieurs reprises, aux plus grands auteurs de la littérature russe à savoir : Gogol, Pouckine, Dostoïevski, Tolstoï, Boulgakov, Goncharov… Mais il y a spécialement la pièce de théâtre « Faust » de l’écrivain allemand Goethe qui y a occupé une place principale, puisque c’est le livre de chevet d’Alima Sallaye, l’héroïne. Pourquoi cet intérêt particulier pour « Faust » ?
David Kpelly : Parce que j’ai toujours jugé l’héroïne de « Faust », Marguerite alias Gretchen, comme l’un des personnages les plus aboutis de la littérature. Marguerite pose une des questions les plus primordiales qui hantent l’humanité depuis la Création : où s’arrête l’innocence et où commence la culpabilité ? Quand on referme « Faust », on se demande si l’on doit plaindre Marguerite ou la blâmer. Je crois qu’en refermant mon livre, on peut poser la même question en pensant à Alima Sallaye.
Il n’est pas facile de résumer ce livre de 302 pages qui se passe dans quatre pays et une dizaine de villes, avec plus d’une vingtaine de personnages. Mais si on vous demande de le faire en une phrase ?
David Kpelly : Je suis parti à la recherche d’une ancienne élève qui m’a profondément marqué, j’ai retrouvé une Afrique de l’Ouest qui se noie.
Merci David Kpelly. Nous souhaitons bon vent à ce beau roman qui est disponible dans les bonnes librairies à Paris et bientôt en Afrique, mais aussi sur les plateformes de vente en ligne : Amazon, Decitre, Fnac…
Propos recueillis par Adama Yaya
Voilà quelqu’un qui a fait son aggiornamento et qui devient respectable alors qu’auparavant il était aboyeur comme ses congénères panafricains, opportunistes qui se baladent avec des statuts de réfugiés. Il y en a d’autres dans tout l’occident aimant mais haï, complexe d’Œdipe.
Bien dit D.Kpelly!!! On destete la France mais on fait la queue devant les consulats pour un visa non retour si possible, y compris périr en Méditerranée. Paradoxe non ????
@Fin analyste
j’ai déjà eu à te poser ici la question de savoir si tu écris tes niaiseries dégoûtantes ici dans l’unique but de faire simplement et intentionnellement de la Diversion en vue d’égarer les esprits faibles (ce qui est une Technique Psy-OP et de Com que nous connaissons aussi très bien dans les milieux des Services Secrets), ou bien si cela reflète effectivement ta Bassesse intellectuelle et cognitive vraiment dégoûtante.
En homme un peu sensé, tu devrais savoir que les migrants africains qui prennent parfois même le risque de traverser la Méditerannée à la nage (!) pour venir en occident ne le font pas “par amour” pour l’occident, mais en Désespoir de cause face à la misère ambiante que cet occident a intentionnellement créé en Afrique!
K. Kofi FOLIKPO
http://www.kebo-toe.net/?page_id=2676
Tu as vraiment pense avant de faire ce commentaire? Tu sais combien de citoyens francais en particulier et d’occidentaux se trouvent dans ce petit and pauvre? Penses-tu qu’ils sont tous ici parce qu’ils aiment le pays? J’ai fait plus de 20 ans en occident et eu l’opportunite de visiter plusieurs pays sur differents continents, non pas forcement par amour. Bon nombres d’expatries preferaient restes en Afrique si les occidentaux peuvent nous laisser prendre nos destins en mains. Si tu le savais pas, sache que nos sous-sols sont les plus riches. On pouvait se passer du ble des ex sovietiques, par exemple.
Mon Frère, il ne faut même chercher expliquer quoi que ce soit à ce troll minable et médiocre caché derrière le pseudo “Fin analyste” et bossant pour les Services Secrets français et togolais afin de foutre sulement de la Diversion manipulatrice ici.
Mais c’est un type minable que moi je n’accepterai même pas comme simple stagiaire pour apprendre chez moi comment devenir un vrai Troll …
A la place de son chef ou de la boîte qui l’emploie, je l’aurais déjà viré depuis longtemps pour Incompétence!
Comment quelqu’un veut-il chercher à manipuler un groupe de personnes sans bien maîtriser leur Histoire ancienne et récente, la Géographie de leurs pays, les Structures sociales de leurs Sociétés, les Liens sociaux existant entre ces personnes au-delà de leurs conflits ponctuels?
Vous voyez vous-mêmes les imbécilités imondes qu’il étale ici sur les questions de migration vers la France, alors que ce sont plutôt les français qui veulent coûte que coûte s’expatrier par dizaines de milliers vers l’Afrique!
Ils n’ont qu’à rentrer chez eux où il fait si bon vivre et aller démontrer leur “vaillance légendaire” en tant que “Casques bleus” en Ukraine !!!
K. Kofi FOLIKPO
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“Nos slogans antifrançais sont le signe que nos liens avec la France sont encore solides. Sinon on aurait pu oublier ce pays et se concentrer sur le développement de nos contrées indépendantes depuis plus de soixante ans. Mais c’est parce que la France s’est si profondément incrustée en nous, dans les plus petits détails, que nous n’arrivons jamais à rien faire sans sinon l’associer, du moins l’invoquer.” (dixit David Kpelly)
L’empire romain avait violemment colonisé la Gaule (devenue la France en association avec d’autres régions conquises telles que la Provence).
Pour tuer l’ “âme collective” et l’ “esprit collectif” des populations conquises, le conquérant romain avait brutalement puis subtilement imposé sa Langue (le bas Latin) aux Gaulois assujettis qui avaient fini par commencer à la pratiquer quasi-quotidiennement à contre coeur.
Cela ne signifiait pas qu’ils ne gardaient pas des rancoeurs contre le violent colonisateur romain!
À travers ce Contact linguistique brutal et cette Inculturation romaine violente, est né en terre gauloise ce que nous appellons en Linguistique diachronique un Superstrat, qui est dans le cas d’espèce l’ancien Français, né à partir du bas Latin et à partir des idiomes et patois de la Gaule, de l’Aquitaine, de la Provence et des autres régions colonisées.
Ce Superstrat (l’ancien Français) devenu le nouvel outil de communication pour l’ensemble de ces populations colonisées leur avait permis de puiser de façon sélective dans la Civilisation romaine des éléments (culturels, scientifiques, techniques, religieux, politiques, militaires etc.) qu’ils estimaient utiles pour se forger une nouvelle Identité collective, sans se sentir comme des “citoyens romains à part entière” ou comme des “descendants de Romains” !
La France ainsi construite à partir de cette nouvelle Identité collective à travers ce Superstrat linguistique (l’ancien Français) ne pouvait pas (et ne peut pas) nier ses liens avec l’Empire romain qui fut son colonisateur!
Telle est objectivement la situation des Africains francophones aujourd’hui vis-à-vis de l’ancien colonisateur français.
Mais malheureusement, ce dernier (l’ancien colonisateur français) tente toujours à travers moult détours d’instrumentaliser ce Lien historique indéniable entre lui et les anciens Peuples colonisés afin d’entretenir des Hégémonies politiques, économiques et culturelles au détriment de ces Peuples, et en passant d’ailleurs très souvent par des valets locaux!
Voilà ce qui justifie à mon humble avis les Slogans anti-français légitimes! Ces slogans ne sont nullement l’expression inconsciente d’une quelconque “nostalgie coloniale” et encore moins l’expression inconsciente d’un “désarroi collectif” des anciens Peuples africains colonisés !
K. Kofi FOLIKPO
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Sortie extraordinaire comme toujours. Je pensais que ce Mr. David Kpelley était au-dessus de la mêlée quand j’avais lu l’extrait de son dernier roman “La prophétesse de Dieu, mais apparemment je me suis trompé. Tu penses vraiment que le Togo est indépendant? Qui était derrière l’assassinat de Sylvanus Olimpio? Quand Eyademon rendit son âme, qui avait exigé Tidjani prit le pouvoir? Qui il y a quelques années avait demandé que Bodjona prenne le pouvoir? Tu vois le Togo avait perdu sa véritable indépendance suite à l’assassinat du père de l’indépendance. Et justement ce pourquoi nous ne pouvons pas “oublier ce pays”, la France
En tant qu’artiste, car un ecrivain est avant tout un artiste: quand decide t-on de faire paraitre son oeuvre car on l’estime “accompli” ? Bon vent a cette oeuvre, je ne sais si personnellement je pourrai le lire neanmoins
Salut à tous les négrillons français ( français noirs ou d’origine africaine) aussi bien en métropole que ds la diaspora.
L’enjeu politique pour le salut de notre continent est très grand en ce qui concerne l’issue de l’élection présidentielle française de 2022 2ieme tour.
Comme je l’avais dit précédemment les suffrages du “Caucus Noir Francais” doit est être massivement porté sur le candidat qui exprime clairement une politique en faveur des peuples noir africains en ce qui concerne directement l’extinction de la Francafrique et le désir de mettre fin aux dictateurs genocidaires comme Gnassingbé Fraude ou son parrain Sassou Nguesso qui continuent de martyriser notre peuple.
Si vous avez encore des doutes sur qui choisir ou pour qui voter entre Macron et Lepen la vidéo ci-dessous vous dira clairement quel candidat choisir car ce candidat dit clairement vouloir mettre fin aux dictateurs genocidaires francafricains.
SVP allez sur YouTube et tapez Mr Louis ALIOT et vous verrez et ça vous aidera à faire un choix bénéfique pour l’Afrique.
Je vous remercie
https://youtu.be/dmcuOCiiPSo
SVP cliquez directement sur le lien de la vidéo ci-dessus pour gagner du temps et veuillez visionner la vidéo entièrement
Hotep et à bas la dictature des Gnassingbé
Ne soyez pas toujours naïfs!
Hier vous avez cru au Togo qu’un “esprit-saint” aurait choisi un “candidat providentiel” en la personne d’Agbeyome Kodjo pour évincer le vieux régime violent et tyrannique des Gnassingbé à travers des élections truquées d’avance! Aujourd’hui vous croyez encore naïvement que le choix électoral des français d’origine africaine porté sur Macron ou sur Le Pen mettrait fin subitement à un réseau mafieux vieux de plusieurs décennies!
Oh nègres! Réveillez-vous dans la tête! Il n’y a pas de sentimentalisme en Politique! En Politique les acteurs agissent toujours par intérêts pour leur pays ou pour leurs partisans! Aucun président français ne va jamais décider solennellement que les entreprises françaises ne seront plus déversées en Afrique pour piller nos richesses naturellement au profit de leur pays!
Aucun président français ne va jamais décider solennellement qu’aucune entreprise française de l’armement ne va encore déverser de la quincaillerie militaire en Afrique pour décimer nos Populations et faire maintenir les régimes violents et tyranniques en place!
Que ce soit Le Pen ou Macron, les Africains doivent comprendre qu’il leur appartient de prendre eux-même leur Destin en main de façon pragmatique et énergique face à la prédation indicible doublée d’arrogance puante que les français affichent toujours en Afrique, sans s’attendre à un coup de bâton magique venant d’un président français élu pour la France!
K. Kofi FOLIKPO
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