Togo-Agriculture : Gerry Taama trouve le coût de l’engrais trop élevé

Engrais au Togo, 18 000f c’est trop

Beaucoup de personnes m’ont demandé de réagir sur le prix de l’engrais fixé par le gouvernement à 18 000 f cette année (NPK et urée) au lieu de 12 500 l’année dernière, soit une augmentation de 44%, ce qui est proprement hallucinant. Je ne l’ai pas fait parce que je voulais demander audience auprès du ministre en charge de l’Agriculture avant de me prononcer. Ça va certainement se faire, mais je peux en parler, comme toujours avec les éléments en ma disposition.

La vérité, et certaines personnes ne vont pas aimer, c’est que le gouvernement dit vrai sur ce sujet. Le cours de l’engrais s’est envolé à l’international. De 350 dollars la tonne en décembre 2021, les cours mondiaux du Dap (engrais phosphaté) sont passés à 550 dollars la tonne déjà en février 2022, soit une progression de 63%. Et tous les pays de la zone eumoa, sauf le Benin, n’avaient pas finalises leur commande en décembre, nous dit jeune Afrique.

A cela s’ajoute l’envolée des prix du transport maritime liée à l’explosion des cours mondiaux des produits pétroliers. C’est une vraie catastrophe pour l’agriculture des pays africains. A titre de comparaison, voici les prix de l’engrais dans la zone UEMOA (merci agridigitale)En Côte d’ivoire, le prix du sac de 50 kg de NPK 15 15 15 tourne entre 36.000 et 38.000 F.CFA. L’urée (50kg) est à 34.500F.CFA.

Au Burkina-Faso, le prix de 50Kg de l’urée est de 26.500F.CFA et NPK à 28.750F.CFA.Au Sénégal, l’Urée est à 30.000F.CFA et le NPK à 28.000F.CFA.Au Niger, le prix de l’urée oscille entre 18.000F et 27.500F.CFA et le NPK entre 13.000 et 27.000F.CFA.

Au Bénin le prix de l’Urée et du NPK sur le marché béninois est respectivement de 28.200F.CFA et 22.500F.CFA. Le prix subventionné (Urée/NPK) est de 14.000F.CFA.

Au Mali, le prix de l’urée sur le marché oscille entre 35.000F et 37.000F.CFA. Le NPK oscille entre 30.000 et 32.500F.CFA. Le prix subventionné est de 12.500F.CFA.

En Guinée-Bissau, le prix du sac de 50kg de l’Urée et le NPK oscille entre 18.500 et 20.000F.CFA.

La situation est donc compliquée partout mais au Togo, le pouvoir d’achat est faible. Si on maintient ce prix à 18 000f, c’est la faim qui va nous tuer l’année prochaine. Les paysans vont cultiver le soja à la place du maïs, or on ne fait pas la pâte avec le soja.

Voilà pourquoi je demande au gouvernement (et je vais soumettre une interpellation dans ce sens) de faire une subvention supplémentaire, pour ramener le prix de ce engrais à 12500 comme au Mali et ensuite de rendre cet engrais disponible pour les paysans. Parfois le prix est bon mais on n’en trouve même pas, d’engrais. Il faudra ensuite renforcer le contrôle aux frontières pour éviter les trafic et autres contrebande. Comment peut-on comprendre que je Benin qui a monté son smic à 50 000f, vende son engrais moins cher qte chez nous ou nous sommes encore à 35 000 f. Il faut revoir ça, pardon.

Il faut urgemment faire quelque. Nous sommes au mois de mai et les pluies sont plutôt bonnes. Il vaut mieux subventionner l’engrais maintenant que mourir de faim en 2023. La sécurité alimentaire n’a pas de prix.

Dites moi ce que vous pensez de cette hausse drastique du prix de l’engrais. Je parle aux vrais paysans. Ceux qui croient que le maïs pousse dans les arbres, passez votre chemin.

Gerry.

0 thoughts on “Togo-Agriculture : Gerry Taama trouve le coût de l’engrais trop élevé

  1. Nul ne peut ignorer qu’avec le confinement, le coût du transport maritime a considérablement augmenté, en plus le conflit entre l’Ukraine et la Russie n’a rien arrangé. Il faut rappeler que les deux pays sont de grands producteurs d’engrais dans le monde. Grace à anticipation de l’achat de stock d’engrais par les autorités togolaises, le pire a été évité. Le prix de la tonne d’engrais qui été de 350 dollars est passé à 1200 dollars en quelques mois. Ceci fait que le sac d’engrais est passé de 12 500 F l’année passée à 18 000 F (prix subventionné), puisque le gouvernement subventionne ces fertilisants à hauteur de 17 680 000 000 F et le prix sans cette subvention serait de 31 000 F. Aujourd’hui, il va falloir que les responsables de l’Agence nationale de sécurité alimentaire (ANSA) puissent un tant soit peu trouver un mécanisme innovant pour faire baisser le prix des céréales sur le marché, même s’il faut aller à l’exploitation par elle-même des domaines publiques pour produire dans le but de revendre à un cout abordable pour le citoyen lambda.

  2. Honorable bonjour, svp laissez nous votre numéro whatsapp pour qu’on puisse vous joindre au besoin sur certains sujets brûlants

  3. Pffff un “dépité” nommé qui parle à tout vent. Dis-moi Gerry “Tamea” est-ce normal pour un pays que toi et la clique à Gnassingbé avez pris en otage depuis plus d’un demi-siècle de ne pas fabriquer soi-même de l’engrais alors qu’on du phosphate de bonne qualité ? À ta place je me cacherais et la boucclerais tout en continuant de manger toute honte bue.
    Pfffffff

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