La patronne des Eperviers dames, Kaï Tomety, fait partie des trois techniciennes sur douze participant actuellement à la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2022 au royaume chérifien.
Si en Afrique, une bonne place est faite aux entraîneurs étrangers pour diriger les équipes nationales masculines, chez les dames, les hommes sont préférés, de façon générale, aux femmes.
CAN Dames Maroc 2022. Sur douze équipes participantes, trois seulement sont coachées par des techniciennes : Desiree Ellis avec l’Afrique du Sud, Gaoletlhoo Nkutlwisang avec le Botswana et Kaï Tomety avec le Togo. Elles étaient trois en 2014, deux en 2016 et en 2018.
Bien que cela ne soit pas une spécificité africaine (6 sur 16 postes à l’Euro 2022 ; 4 sur 10 à la Copa Americana 2022 et 3 sur 8 au Championnat féminin de la Concacaf 2022), cet état de chose indispose dans certains milieux féministes.
« Nous pensons qu’il faut laisser la place aux femmes dans les autres pays pour coacher les filles parce que je ne vois pas de femmes dans le football masculin », souhaite la sélectionneure du Togo, demandant aux hommes de laisser « la place aux femmes ».
Kaï Tomety ajoute : « J’ai été une ancienne joueuse et j’ai rêvé toute ma carrière de disputer la CAN. Je suis là aujourd’hui en tant que symbole de tout un peuple et de toutes les femmes togolaises qui jouent au football. Elles ont toutes porté leur confiance en moi et c’est pour cela que je suis à la tête des Eperviers dames ».
Sa compatriote Afi Woedikou, auteur du premier but face aux Camerounaises sur penalty lors du deuxième match du Togo, ne dit pas le contraire. En effet, la joueuse entraînée en club (Yzeure en deuxième division française) par la Française Ophélie Meilleroux préfère entrée dirigée par une femme.
« Sans mentir, c’est vraiment différent. La manière dont les coaches hommes coachent et prennent les joueuses est différente de la manière dont les coaches femmes nous prennent. Entre femmes, on arrive à se comprendre vite. Donc, je crois qu’avoir un coach femme pour une équipe féminine, c’est mieux ! », insiste la buteuse des Eperviers.
Si l’on veut que la donne change dans les prochaines décennies, il faut alors investir dans la formation des femmes coaches, leur donne la possibilité d’entraîner et surtout leur faire confiance.