L’époque où les populations d’Afrique de l’Ouest ne connaissaient les phénomènes djihadistes qu’à travers les écrans de télévision semble révolue. Burkina-Faso, Bénin, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Nigéria et Togo sont tour à tour touchés par des attentats meurtriers. Chaque Etat à son niveau, tente de lutter contre ce réseau djihadiste qui ne cesse d’étendre ses tentacules. Face à la récurrence des assauts terroristes, il semble de plus en plus évident que les nations ouest-africaines doivent converger leurs actions pour plus d’efficacité.
Au onzième jour de ce mois d’Août, le bilan des attentats terroristes dans 2 pays d’Afrique de l’Ouest est ahurissant :
- Jeudi 04 Août : 9 supplétifs de l’armée et 4 soldats tués lors d’une attaque au nord du Burkina- Faso
- Dimanche 07 Août : une attaque à Tessi au Mali tue 33 Soldats
- Lundi 08 Août : 10 civils tués dont 4 membres d’une association de volontaires au Burkina-Faso
- Mardi 09 Août : 15 soldats burkinabés tués lors d’une double attaque au Burkina-Faso.
En moins d’une semaine, une demi-dizaine d’attentats est perpétrée dans ces 2 Etats d’Afrique de l’Ouest. On passe sous silence les attaques djihadistes subies par les autres pays comme le Togo, le Bénin ou encore la Côte d’Ivoire. Le constat est indéniable, le terrorisme gagne du terrain dans cette partie de l’Afrique.
Cependant, ces pays ne semblent pas prendre conscience de l’ampleur transfrontalière du phénomène. Chaque Etat mobilise isolément ses forces de défense pour sécuriser son espace territorial. Si cette approche était efficace, le terrorisme ne gagnerait pas autant de terrain en si peu de temps.
Tout comme les Etats ouest-africains ont pris conscience de la nécessité de constituer des regroupements économiques en vue de leur développement, il est désormais indispensable qu’ils conjuguent ensemble leur génie militaire (armées, renseignement, équipements, etc…) pour contrer efficacement le terrorisme. La menace est sérieuse car si en plus de la misère économique, les populations doivent subir les affres de l’incompétence des dirigeants à les protéger, la zone ouest-africaine qui est de loin la plus stable du continent, risque de sombrer dans l’insécurité.
Les enjeux de cette convergence d’actions dépassent le domaine militaire. En effet, le regain des coup d’Etats en Afrique de l’Ouest ayant pour origine la mauvaise gouvernance, les longs règnes politiques, fragilise les institutions communautaires déjà existantes. La réponse communautaire aux coups d’Etats qui consistent à isoler le pays incriminé est favorable aux attaques djihadistes, en ce sens que le pays isolé est plus vulnérable. Ainsi la convergence d’actions doit par ailleurs être politique.
Il faut que d’une manière ou d’une autre, la région ouest-africaine s’accorde sur une gouvernance des peuples par le peuple, facteur d’intime collaboration et confiance entre les dirigeants et leurs populations. Les actions doivent être tournées également vers la zone sahélienne, ouverture de la région ouest-africaine sur des Etats déstabilisés comme la Libye, le Soudan et autres.
Les solutions cavalières et les tensions diplomatiques entre certains Etats de l’Afrique de l’Ouest doivent être mises de côté pour véritablement freiner, voire éradiquer le terrorisme.
Barth K.
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