C’est un vrai syndrome qui est symptomatique de l’esprit individualiste qui s’est emparé de pratiquement tous ceux qui ont l’ambition de tenir le destin des pays africains.
En effet du FPI de l’ancien président Laurent Goudou Gbagbo sont finalement nés trois nouveaux partis politiques issus de la fragmentation de ce parti mère. Pendant que Affi N’Guessan s’en tient à l’enveloppe du Front populaire ivoirien d’hier, Laurent Gbagbo a créé en 2021, son PPACI pendant que Simone Gbagbo, une autre clé déterminante de l’ex-parti au pouvoir se voit contrainte, par la force des choses, de porter sur les fonts baptismaux, son Mouvement de Générations Capables (MGC) .
Si on peut aisément comprendre que tous ces acteurs sont habités par un désir de servir l’échiquier politique ivoirien et par voie de conséquence, transmettre aux générations présentes, une bonne part de leurs recettes de vie en politique, cette triste fragmentation rend amplement compte de l’incapacité de ces dirigeants à s’affranchir du piège de l’égoïsme pour mutualiser leurs énergies en vue d’une action commune plus forte et plus déterminante.
C’est aussi ce que l’on remarque, sûrement avec désarroi, dans presque tous les pays francophones d’Afrique où les dirigeants s’attachent tant et si bien à leurs noms, à leurs titres et aux avantages afférents que personne d’entre eux n’est disposé à s’effacer dans le but de donner chance à des regroupements plus forts, plus rentables et plus impactants dans le concert des nations.
Ainsi, c’est en vain ou plutôt de nom que l’on parle de regroupements régionaux ou sous-régionaux, pendant qu’aucun chef d’État n’est prêt à un minimum de sacrifice pour le collectif, la cause commune. Du coup l’intégration tant visée reste encore une vue de l’esprit, chacun de ces dirigeants jouant plus sa carte personnelle qu’autre chose.
Voilà qui fait bien l’affaire des puissances prédatrices qui tirent profit de ces divisions internes, de ce égoïsme aussi prononcés qui maintiennent l’Afrique à la périphérie du vrai développement pouvant acter le principe de l’épanouissement effectif des peuples.
A cette allure où le “je” est autant puissant dans les instances décisionnelles de nos pays, sur le continent, à quand la perspective d’un renouveau pour l’Afrique ?
Luc Abaki