Dans un communiqué en date du 26 Août 2022, le Procureur de la République de Côte d’ivoire, ADOU Richard est revenu l’interpellation de Dame Pulchérie Gbalet placée sous mandat de dépôt. Il a tenu à préciser ce qui est reproché à l’activiste et insisté par ailleurs sur l’encadrement juridique de la liberté d’expression.
En revenant sur les circonstances de l’arrestation de celle qui divise actuellement la classe politique ivoirienne, le Procureur de la République avait pour objectif d’éclairer l’opinion nationale et internationale sur cette affaire. Suivant son communiqué, la détention de Pulchérie Gbalet est liée à ses interventions dans l’affaire des 49 soldats ivoiriens arrêtés au Mali. A travers cette sortie du parquet ivoirien, on découvre d’abord que Pulchérie Gbalet se serait rendu au Mali le 27 Juillet 2022 pour y rencontrer des personnalités, ensuite elle aurait été interpellée sur les raisons de ce voyage le 03 Août sans toutefois en donner les explications. Et c’est finalement une vidéo postée sur la toile le 16 Août 2022 qui aurait entrainé son interpellation. Dans ladite vidéo, Pulchérie Gbalet aurait affirmé que « l’État de Côte d’Ivoire n’empruntait pas la bonne voie pour faire libérer les 49 soldats, mais choisissait plutôt la voie de la violence verbale, autorisait en outre des manifestations qui visent à agresser des maliens (…) L’État de Côte d’Ivoire aurait d’autres intérêts inavoués en encourageant l’escalade de la violence (…) L’opinion publique était instrumentalisée en faisant croire que le Mali avait tort…etc ». Elle aurait par ailleurs rencontré les parents de certains soldats détenus au Mali pour les inciter à se désolidariser des actions du gouvernement.
Tous ces faits, selon le Procureur de la République de Côte d’Ivoire, font tomber l’activiste sous trois chefs d’accusation à savoir : Entente avec les agents d’une puissance étrangère de nature à nuire à la situation militaire et diplomatique de la Côte d’Ivoire, manœuvres de nature à jeter le discrédit sur les institutions et à occasionner des troubles graves à l’ordre public, et de diffusion de nouvelles fausses de nature à entrainer une atteinte au moral de la population. Ces infractions sont prévues et punies par les articles 155, 179 et 183 du Code pénal ivoirien.
Barth K.