Vendredi 30 septembre 2022, le “confit interne” à l’armée Burkinabè s’est très vite mué en un putsch de plus. Le colonel Damiba qui avait eu l’inspiration de renverser Rock Christian Kaboré le 24 janvier dernier, a été lui aussi descendu gentiment du fauteuil présidentiel par un jeune capitaine du nom de Ibrahim Traoré.
A vrai dire, le pays des hommes intègres sombre à nouveau dans l’instabilité politique, tout est à remettre à zéro, vraiment tout, y compris la stratégie de lutte contre le terrorisme qui a déjà décimé le pays de plus de la moitié et occasionné la fuite des millions de personnes de leurs milieux d’habitation.
Face à cette situation déplorable, que trouve la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest à dire? Se montrer préoccupée, condamner et menacer dans l’air, vraiment dans l’air comme si elle avait les moyens de confiner le vent.
Le communiqué servi dans la soirée du vendredi par la CEDEAO fait sourire plus d’un. De façon tacite, elle accepte le principe du changement de dirigeants au Burkina Faso, puisqu’elle n’a plus eu la maladresse de réclamer le retour du régime précédent.
Mais sa préoccupation reste le respect du chronogramme précédemment établi pour avoir les élections dans ce pays au plus tard juillet 2024. Pourtant, elle est bien censée savoir qu’avec un tel chamboulement, rien ne sera plus tenu.
A quoi lui sert-il alors de bavarder ?
Tenez, des derniers putschs intervenus dans cette sous-région, à savoir au Mali, en Guinée et au Burkina Faso, ceux des putschistes qui avaient finalement été adoptés par cette CEDEAO furent Damiba et ses amis.
L’on a entendu l’actuel président en exercice de la CEDEAO se vanter de ce que la transition se passait très bien au Burkina Faso avec Damiba et pour cela, le pays ne ferait pas l’objet de sanctions. Ses propos, effectivement ont été suivis d’effet à New York où le sommet extraordinaire de cette communauté s’est plutôt acharné sur la Guinée assorti des sanctions sans doute illégales, et le Mali notamment à propos des 46 militaires ivoiriens encore en état d’arrestation dans ce pays.
Alors une leçon se dégage, le prisme de lecture de la CEDEAO est totalement défectueux, puisqu’encore une fois, elle s’est trompée et l’image de son poulain est mal passée au sein de l’opinion au Burkina Faso au point où ses propres collègues n’ont pas trouvé mieux que de le déchoir.
Mais après tout ce désordre handicapant littéralement cette CEDEAO qui se voit ainsi emputée de trois gros pays, que peut-elle faire concrètement pour se donner du crédit et disposer d’une voix qui porte, à part pérorer et ponctifier comme elle le fait présentement ?
Il semble que l’heure a sonné pour que nos dirigeants de cet espace reviennent sur terre et comprennent qu’un dirigeant n’a de légitimité, de crédibilité et de valeur que s’il est adoubé réellement par son peuple, oui son peuple. Autrement, tous les soutiens de forme dont ce dernier pourrait bénéficier de l’extérieur, ne sert strictement à rien, alors là à rien du tout si de l’intérieur il ne jouit pas d’une aura solide et consistante. Sa chute peut alors venir d’une minute à l’autre et ses prétendus soutiens de dehors n’y pourront absolument rien !
Luc Abaki
La Cedeao renferme les germes de sa propres dissolution programmée.
L’hégémonie française est aussi appelée a suivre la Cedeao dans sa chute fatale.
Sur le banc des accusés des malheurs de l’institution, 3 hommes: Macron, Ouattara et Jean Kassi Brou.
L’UA, la France, l’Onu et la Cedeao peuvent continuer leurs condamnation de mouton. Le chien aboie, la caravane passe.