D’une puissance de 65,5 mégawatts, la nouvelle unité représentant un investissement de 130 millions d’euros rapproche le Togo de son objectif de 100 % de couverture en électricité d’ici à 2030.
La mise en service concerne la turbine à gaz de 47 mégawatts de la centrale – ce qui en fait déjà l’unité de production la plus importante du pays, selon ses concepteurs – et elle sera complétée d’ici la fin de l’année par une turbine à vapeur pour atteindre une puissance de 65,5 mégawatts. Le régime combiné gaz-vapeur, « permet de produire plus d’électricité sans consommation additionnelle de gaz et en limitant les rejets de CO2 dans l’atmosphère », précise Eranove.
Résultat : une augmentation de 50 % de la capacité de production électrique du pays, permettant, en synergie avec des projets d’extension du réseau en cours, l’électrification de 263 000 foyers togolais, soit près de 2 millions de personnes (20 à 25 % de la population togolaise) et l’amélioration de la qualité de la fourniture de l’électricité aux industriels et aux ménages.
« La centrale Kékeli – en français aurore – consacre l’avancée d’un projet mené avec rigueur, professionnel et détermination, en dépit du contexte sanitaire et de son corollaire de restrictions à travers le monde », assure à Jeune Afrique Mansour Touré-Tia, directeur général de Kékéli Efficient Power, la société anonyme conçue pour exploiter l’installation et détenue à 75 % par le groupe Eranove, avec l’État togolais en coactionnaire (à 25 %), via la société d’investissement Kiféma Capital.
Parvenir à la couverture universelle
Fruit d’une concession d’une durée de vingt-cinq ans qui confère à Eranove la conception, la construction, l’exploitation et la maintenance de la centrale, et d’un partenariat public-privé englobant l’État togolais et des acteurs internationaux à l’instar de l’allemand Siemens (fournisseur des turbines) et l’espagnol TSK (construction de la centrale), l’investissement est de 85 milliards de francs CFA (130 millions d’euros), dont 75 % – soit 67 milliards de francs CFA – en dette, mobilisés sous la codirection de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) et d’Oragroup.
Kiféma Capital, le véhicule d’investissement qui porte la participation de l’État, a pour actionnaires le fonds souverain Togo Invest et des institutions nationales comme la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), l’Institut national d’assurance maladie (Inam) et la Chambre de commerce et d’industrie du Togo (CCIT), et a pour objectif de soutenir la croissance de l’économie togolaise.
« Cette centrale constitue une belle avancée dans la transition énergétique du Togo vers un modèle plus durable mais également plus inclusif. Kékéli fournira une électricité abordable à plus de 250 000 foyers et entreprises, soit près de 2 millions de Togolais », a déclaré Mawunyo Mila Aziablé, ministre déléguée auprès du président de la République chargée de l’Énergie et des Mines, lors de cette mise en service.
Togo, nouveau marché
L’exploitation sera l’œuvre de près de 50 ingénieurs, techniciens supérieurs et personnels administratifs sortis des universités et écoles togolaises, et qui ont fait leurs armes au sein d’Eranove.
Le développement de la centrale de Kékéli Efficient Power marque les premiers pas au Togo du groupe industriel Eranove, qui exploite déjà 1 247 MW de capacité de production en Afrique et développe actuellement pour 1 000 mégawatts de projets sur le continent.
« À l’image du Groupe Eranove, Kékéli est le fruit de l’alliance entre talents locaux et internationaux, entre acteurs publics et privés pour répondre au défi de l’accès pour tous aux services essentiels que sont l’électricité, l’eau ou encore l’assainissement », indique Marc Albérola, administrateur et directeur général du groupe Eranove, qui prévoit doubler d’ici à 2025 la capacité de production de la centrale.
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