Un jeune homme, revenant à 2 heures du matin de son travail, a échappé de peu à un lynchage dans un quartier de la capitale. Il a eu la vie sauve grâce à la patience et à la sérénité des habitants de la maison qu’on le suspectait de vouloir cambrioler.
Il y a des postures qui prêtent à confusion, surtout à certaines périodes de la nuit. Les 4 ménages d’une petite maison d’un quartier situé non loin de l’aéroport international Gnassingbé Eyadema de Lomé ont été réveillés ce 31 Janvier 2023 aux environs de 2 heures du matin par les cris provenant de la cour. Sortis de leurs appartements, ils découvrent 3 jeunes hommes dont 2 tiraient le dernier par ses vêtements. Celui qui, visiblement, subissait une agression, criait : « Je ne suis pas un voleur ! je reviens de mon boulot tranquillement ».
Les 3 hommes ont été d’abord calmés, puis interrogés. Après le recoupement des faits relatés par ceux-ci, le jeune homme hurlant a été interpellé par les deux autres qui sont des conducteurs d’un camion passant dans le quartier à cette heure. Ayant vu celui-ci avec des briques de pierre en main, trainé aux abords de la maison dont le portail était ouvert, ils ont conclu qu’il s’apprêtait à y entrer pour un cambriolage car c’est le mode d’emploi de voleurs qu’il leur arrive de croiser en déposant les commerçantes de retour des marchés de l’intérieur du pays.
En revanche, pour le suspect, c’est l’agressivité dont ils ont fait preuve à son égard en le menaçant de lui briser la tête avec un marteau qui l’a conduit à rentrer dans la maison pour demander secours. Il a ajouté que c’est la peur de cheminer seul la nuit qui le pousse à tenir des cailloux en main.
Au final, un responsable de la maison a demandé au jeune homme de produire ses pièces d’identité. Ce dernier a pu fournir sa carte nationale d’identité et une carte d’étudiant délivrée par l’Université de Lomé. Ses grands frères ont été contactés et sont venus confirmer qu’il travaille effectivement dans une société de la zone franche avec des rotations diurnes et nocturnes.
Autant les conducteurs du camion pensaient bien faire en évitant un éventuel cambriolage, autant la sérénité des habitants de la maison a permis d’éviter un incident dramatique.
Non a la vindicte populaire. Combien de victimes innocentes