Dans un communiqué, la Coalition de la Diaspora Togolaise pour l’alternance et la démocratie (CODITOGO), condamne les sanctions iniques, inhumaines et asphyxiantes de la CEDEAO à l’encontre du Peuple nigérien et dénonce avec véhémence le plan d’agression militaire du Niger.
CODITOGO exprime sa profonde préoccupation face aux mesures inacceptables décidées par la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) lors de sa Session extraordinaire tenue le 30 juillet 2023 à Abuja, au Nigéria, sous la présidence de Son Excellence Monsieur Bola Ahmed TINUBU, Président de la République Fédérale du Nigeria et Président en exercice de la Conférence.
CODITOGO considère ces mesures iniques, drastiques, inhumaines, injustes, impérialistes et extrêmement asphyxiantes, à l’encontre du Peuple du Niger et des nouvelles autorités du CNSP (Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie). Elles portent un risque élevé de souffrance inutile pour les populations, le chaos et la déstabilisation de la région comme ce fut le cas de la Libye.
CODITOGO note que l’élection représente la principale voie constitutionnelle par laquelle le changement politique s’opère dans un pays. Cependant, lorsque le processus électoral perd de son sens, notamment lorsque les présidents refusent de quitter le pouvoir après avoir perdu les élections et utilisent l’armée pour se maintenir au pouvoir, ou encore lorsqu’ils s’adonnent à la mauvaise gouvernance et modifient la constitution pour prolonger leur mandat, cela envoie un message préoccupant au peuple. Dans ce contexte, deux autres moyens non conventionnels d’expression politique ont émergé : la révolte populaire et le coup d’État militaire. Après des observations, CODITOGO a identifié trois causes principales des coups d’État :
- Le blocage de la voie électorale par les gouvernants;
- La mauvaise gouvernance et le pillage des ressources par des acteurs occultes avec la complicité des gouvernants;
- L’inefficacité de la lutte contre le terrorisme.
Lorsque l’une ou plusieurs de ces conditions sont réunies, il devient difficile de blâmer les militaires patriotes qui prennent leurs responsabilités vis-à-vis de leur peuple…
Concernant l’intervention militaire de la CEDEAO, CODITOGO adopte une position catégorique. Nous tenons à souligner que le coup d’État au Niger s’est déroulé sans effusion de sang. Cette situation soulève la question de la pertinence d’un recours à la violence pour rétablir un président qui a été déposé sans recourir à la force.
De plus, il convient de noter qu’aucun article de la convention de la CEDEAO n’autorise une intervention militaire dans une telle situation. Par conséquent, toute intervention militaire serait considérée comme illégale et illégitime selon les dispositions régionales.
En outre, CODITOGO tient à rappeler à tous les Africains que nos territoires étaient autrefois organisés en royaumes avant l’arrivée des colons qui ont procédé au découpage de nos terres en pays. Ainsi, les mêmes peuples sont désormais éparpillés dans divers pays. Envisager une intervention militaire pourrait donc engendrer des tensions susceptibles de dégénérer en conflits internes.
En ce qui concerne les conséquences économiques, une intervention militaire au Niger risque d’aggraver la situation déjà précaire de l’économie des pays membres de la CEDEAO. La dépendance vis-à-vis du franc CFA et le pillage systématique de nos ressources notamment l’uranium figurent parmi les principales sources de fragilité. Enfin, il est important de souligner que les moyens militaires envisagés par la CEDEAO pour une telle intervention nécessiteraient des investissements considérables, estimés à plusieurs milliards de francs CFA. Pour CODITOGO, cette somme serait mieux allouée à la lutte contre le terrorisme, à l’éducation des populations et aux services sociaux, qui sont des priorités essentielles pour la région.
Nous soutenons le droit du peuple du Niger à s’autodéterminer en toute souveraineté et en toute liberté. Nous encourageons le dialogue, la réconciliation et la paix comme moyens de trouver des solutions appropriées pour le redressement économique, politique et social du pays et pour assurer le bien-être de tous les Nigériens.
CODITOGO appelle la CEDEAO à se préoccuper en son sein des tripatouillages constitutionnels, des mandats à vie, des élections frauduleuses, de la corruption, de la mauvaise gouvernance, de la paupérisation des populations, des violentes répressions et de la violence d’État exercées sur les populations, de la fermeture des espaces de liberté et de démocratie, du terrorisme endémique, des violations systématiques des droits de l’homme, et de l’ instrumentalisation colonialiste et impérialiste des organisations régionales et continentales de l’Afrique.
CODITOGO rappelle à toutes fins utiles que c’est au Togo que la France a commandité le premier coup d’État sanglant en 1963 qui s’est soldé par l’assassinat du président démocratiquement élu Sylvanus Olympio ouvrant la porte à la série de centaines coups d’États qui ont plongé l’Afrique dans le désordre, l’instabilité politique et la dictature.
A la mort du dictateur Gnassingbé Eyadema qui a régenté le Togo d’une main de fer pendant 38 ans, la CEDEAO et la France ont validé le triple coup d’État institutionnel, constitutionnel et militaire de son fils Faure Gnassingbé occasionnant le massacre en 2005 de plus de 1000 Togolais, classé sans suite par l’ONU malgré son propre rapport établissant la preuve de la tuerie de masse d’au moins 500 Togolais épris de liberté, démocratie et de changement.
La CEDEAO a permis à Faure Gnassingbé d’écraser dans le sang le soulèvement du peuple togolais en 2017 et de s’éterniser au pouvoir par la fraude électorale, le tripatouillage constitutionnel, la violence et le coup d’État permanent. Faure Gnassingbé complète 60 ans de règne monarchique d’une seule et même famille et prépare activement son cinquième mandat sous la bénédiction de la CEDEAO!
Quelle crédibilité peut-on accorder à la CEDEAO et surtout sa décision d’intervenir militairement au Niger pour rétablir la démocratie ?
En conclusion, CODITOGO s’oppose résolument à toute intervention militaire de la CEDEAO au Niger et exige que le problème soit traité et résolu par le biais de voies diplomatiques et pacifiques. La recherche d’une solution concertée et constructive demeure primordiale pour la stabilité et la prospérité de la région.
CODITOGO appelle tous les panafricains et toute la diaspora à la solidarité à et une mobilisation en soutien au peuple du Niger.
Nous proclamons notre solidarité avec le Niger libre, démocratique, prospère et souverain.
Vive le panafricanisme et vive la solidarité des peuples africains!
Nous sommes tous Nigériennes et Nigériens !
Pour CODITOGO, le Coordinateur général
Che Hellu Alphonse Nyamassadji Lawson