Il faut le dire, la dynamique du dialogue politique est un peu grippée, après 2021 (Cnap) et 2022 (Cpc). J’ai été le premier président du cadre permanent de concertation, en mars 2022, et ce cadre, comme son nom l’indique, devrait être le creuset de tous les débats politiques, pour désamorcer toutes les tensions dont les politiciens détiennent le secret.
Même s’il appartient au gouvernement de fixer le cap des élections, je crois qu’il aurait été profitable que le débat sur la date des élections se fasse dans un premier temps au Cpc, qui serait ainsi informé des impératifs ainsi que des modalités (scrutins échelonnés ou couplés entre les législatives et les régionales) pour ensuite communiquer sur des perspectives consensuelles. Mais comme je l’ai dit, je ne conteste pas les prérogatives du gouvernement, mais une approche inclusive nous épargne des contestations habituelles, qui ne sont pas toujours partisanes.
De mon point de vue, les états major des partis politiques ont besoin de six mois de délai minimum pour connaître le calendrier électoral. Pour des formations politiques moyennes comme la nôtre, c’est toute une stratégie prospective que nous devons adopter, et pour cela, nous devons anticiper. Et le type d’anticipation n’est pas le même entre des scrutins décalés ou couplés.
Il faut à mon avis organiser dans les plus brefs délais une session du Cpc pour aborder tous ces sujets. J’avais déjà proposé que le rapport de l’audit de la francophonie soit aussi présenté aux partis politiques.
Par contre, mon avis personnel est que si nous devons faire des élections législatives au premier trimestre en 2024 et des élections présidentielles au premier trimestre en 2025, il faut tout repousser en 2025 et faire des élections générales. Les élections régionales ne requièrent aucun opératif constitutionnel. Déjà que c’est compliqué avec les communes. Tout mettre en 2025 réduirait aussi les risques sécuritaires. Ceci nous évite de faire 3 ou 4 élections différentes en 2 ans, avec toutes ces menaces terroristes qui rôdent autour de nous.
Voilà, je ne vous demanderai pas votre avis. Vous êtes tous fatigués de la politique et je vous comprends. La politique togolaise ne fait plus rêver. Actuellement, aucun politicien de l’opposition ne semble être en mesure d’apporter l’alternance sur le court terme. Mais il faut se nourrir d’espérance.
Nourrissons nous donc d’espérance vivants.
Gerry Taama