Face au retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le président nigérian Bola Tinubu, réélu dimanche, à la tête de l’organisation, a désigné deux envoyés spéciaux pour apaiser les tensions dans ces pays. Le chef de l’État togolais, Faure Gnassingbé, et le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, mèneront ces efforts diplomatiques.
« J’ai nommé le Président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, en tant qu’Envoyé Spécial pour le Burkina Faso, le Mali et la République du Niger, en collaboration avec le Président du Togo, Faure Gnassingbé. Leur mission consistera à travailler sans relâche avec nos frères du Mali, du Burkina Faso et de la République du Niger, et à coordonner leurs actions avec moi et la Commission de la CEDEAO, lorsque cela est nécessaire », a déclaré le Président Tinubu, à l’issue de la 65e session ordinaire de l’Autorité des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO, tenue dimanche à Abuja.
Réélu à la présidence de la CEDEAO après une première élection en juillet 2023, Bola Tinubu a réitéré son engagement à renforcer les valeurs démocratiques dans la région ouest-africaine.
Dans son discours d’acceptation, le président nigérian a souligné que son mandat se concentrera sur le renforcement de la démocratie parmi les nations membres. « J’ai accepté de continuer à servir les membres de cette grande organisation et de travailler aux côtés de ceux qui sont déterminés à promouvoir les valeurs démocratiques et notre parcours commun dans la région », a-t-il affirmé, selon un communiqué de son porte-parole, Ajuri Ngelale. « Je continuerai à défendre nos intérêts communs et à renforcer les valeurs démocratiques ainsi que les structures héritées », a-t-il ajouté.
Le premier mandat de Tinubu en tant que président de la CEDEAO a été marqué par une série de coups d’État militaires au Burkina Faso, au Mali et en République du Niger. En réponse, l’organisation régionale a imposé des sanctions à ces pays, qui ont ensuite quitté l’organisation et ont affirmé ne pas vouloir y revenir.
À la veille du sommet de la CEDEAO, ces trois nations, qui ont formé une nouvelle entité appelée « Alliance des États du Sahel » (AES), ont tenu leur premier sommet. Lors de cette réunion à Niamey, Assimi Goïta, le leader malien, a été désigné à la tête de cette organisation.