En visite à Lomé, la Secrétaire générale du Commonwealth, Mme Patricia Scotland, a rencontré une délégation des leaders politiques de l’opposition et de la société civile togolaise ce mercredi.
La délégation était composée de Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson, de Nathaniel Olympio, de Gérard Djossou, de Targone Sambirni, de Jean Kissi, de Lily Gnininvi, de Sylvanus Outcha, et de Me Célestin Agbogan. Les discussions avec la Secrétaire générale du Commonwealth ont tourné autour de la crise sociopolitique qui secoue le pays depuis quelques années et qui s’est exacerbée avec le coup d’État constitutionnel récemment orchestré par le régime en place. L’occasion pour ces leaders de l’opposition de se faire entendre.
« Nous avons exposé nos préoccupations, qui sont celles du peuple togolais. Essentiellement, nous avons rappelé que la Constitution, qui a été promulguée le 6 mai 2024, représente un coup de force constitutionnel. Elle a été adoptée selon une procédure qui a bafoué la souveraineté du peuple. Nous avons expliqué à nos interlocuteurs que la motivation derrière l’adoption de cette Constitution est d’échapper à la limitation de mandat, de maintenir le régime au pouvoir, et de transformer le pays en monarchie. Nous avons aussi parlé des inquiétudes liées aux violations des droits humains dont notre pays souffre », a indiqué Mme Adjamagbo-Johnson.
Entre autres sujets abordés, il y avait la question des prisonniers politiques, des réfugiés politiques, de l’interdiction et de la confiscation du droit de manifester, de la liberté de réunion et des libertés syndicales. « Ces préoccupations montrent que le Togo ne respecte pas les valeurs fondamentales du Commonwealth », a ajouté Mme Adjamagbo.
Au cours de cette discussion, l’opposition a formulé quelques solutions pouvant remettre le pays sur les rails du respect des droits de l’homme, à savoir : la libération des prisonniers politiques et la création des conditions adéquates pour le retour au bercail des exilés politiques. Elle demande également une assise nationale. Celle-ci doit déboucher sur « une transition qui va permettre de remettre tout à zéro et de sortir avec un nouveau contrat social et une Constitution qui nous rassemble et qui est susceptible de régler nos problèmes, dont les élections qui n’ont plus de sens dans ce pays », a souligné Mme Adjamagbo.
Notons qu’avant cette rencontre avec la classe politique de l’opposition, la Secrétaire générale du Commonwealth a discuté avec les autorités du pays.