À Lomé, ce dimanche 30 juin 2024, des groupes de la société civile et des partis d’opposition ont mobilisé la population pour manifester contre la Constitution promulguée le 6 mai 2024. L’événement visait à sensibiliser le public sur les implications de ces réformes au Togo.
Malgré les tentatives du gouvernement de justifier la nouvelle Constitution par le biais de réunions avec des associations et des chefs traditionnels, l’opposition et les syndicats dénoncent un processus non consensuel. Le professeur David Dosseh, porte-parole du Front citoyen Togo-debout, a fermement critiqué ces modifications. Il a déclaré : « Le changement de Constitution qui a été élaboré au Parlement, en violation des dispositions constitutionnelles et qui nous impose un régime soi-disant parlementaire, mais qui cache tout simplement une volonté d’un régime de s’éterniser, de ne jamais accepter une alternance, voilà la réalité contre laquelle nous avons décidé de continuer le combat. »
Le professeur David Dosseh, lauréat l’année dernière du Prix du département d’État américain pour les défenseurs des droits de l’homme, a souligné qu’ils intensifient leurs efforts pour contrer ces réformes constitutionnelles. Il a déclaré avec conviction : « Nous allons faire barrage contre la forfaiture. »
Cette nouvelle Constitution, promulguée par le Chef de l’État Faure Gnassingbé en mai, est entrée en vigueur peu avant l’installation de la nouvelle Assemblée nationale issue des élections législatives du 29 avril. Désormais, le Togo entre dans la Vᵉ République avec un régime parlementaire. Dans ce nouveau système, l’élection présidentielle au suffrage universel direct est supprimée.
Les modifications apportées ont suscité une large opposition, les critiques affirmant qu’elles visent à consolider le pouvoir en place au détriment d’une véritable démocratie et de l’alternance politique.