Le régime en place au Togo a lancé de sérieuses accusations contre le journaliste d’investigation Ferdinand Ayité et le commandant Olivier Amah, tous deux actuellement en exil en France. Les autorités togolaises les accusent d’être impliqués dans un prétendu complot contre la sécurité de l’État ainsi que dans des actes de terrorisme.
Selon le gouvernement togolais, les deux hommes seraient responsables de la récente attaque à Kpinkankandi, dans le nord du pays, une attaque qui a coûté la vie à vingt soldats. Ces accusations surviennent alors que Ferdinand Ayité continue de dénoncer les dérives du régime sur les réseaux sociaux, notamment à travers ses directs sur Facebook, où il expose régulièrement les abus et les failles du pouvoir en place.
Réaction de Ferdinand Ayité
Ferdinand Ayité, connu pour son franc-parler et son engagement pour la liberté de la presse, n’a pas tardé à réagir à ces accusations qu’il qualifie de fallacieuses. Dans une déclaration, il défend son parcours et dénonce ce qu’il perçoit comme une tentative désespérée du régime togolais pour le discréditer.
« Je suis un journaliste au parcours bien connu, même si parfois, sinon souvent, j’ai le triomphe modeste. J’ai été l’un des quatre lauréats du prix mondial de la liberté de presse (CPJ). Cette reconnaissance internationale m’a ouvert de grandes portes dans le monde. J’ai été reçu à la Maison Blanche par le Conseiller à la Sécurité intérieure du Président Joe Biden (là où certains chefs d’État africains déboursent des millions à travers des structures de lobbying pour obtenir un rendez-vous, sans jamais réussir à se faire recevoir). J’y ai également gardé de solides relations », a-t-il déclaré.
Ferdinand Ayité rejette fermement les accusations portées contre lui et souligne l’absurdité de ces allégations : « M’associer ou vouloir m’associer à une entreprise terroriste est une démarche désespérée de diffamation sans précédent et d’intimidation de la part du pouvoir de Lomé, qui semble de plus en plus fragile au point de voir des fantômes partout et de s’en prendre, dans son délire, à des gens sans aucune défense (veuves et orphelins). »
Le journaliste d’investigation poursuit en expliquant qu’il attend de recevoir les documents formels avant de préparer sa réplique : « Même si j’ai déjà des informations précises sur leurs accusations fallacieuses, sorties directement de leur laboratoire où, visiblement, on ne réfléchit plus trop, j’attends d’avoir les documents formels pour préparer ma réplique à travers nos ‘petits’ réseaux dans le monde. »
Ferdinand Ayité demande au régime togolais de clarifier comment un journaliste contraint à l’exil et en quête de stabilité depuis un an pourrait financer des attaques : « Ils devront de toute façon nous expliquer comment un journaliste, qu’ils ont contraint à l’exil et qui se cherche depuis un an, a pu trouver des moyens pour financer des attaques. Ils doivent également nous dire si les attaques que le nord du Togo et du Bénin subissent depuis plus de deux ans sont financées par ce même journaliste. »
Notons qu’un mandat d’arrêt international a été émis contre les deux figures, Ferdinand Ayité et Olivier Amah.