La reconduction de Victoire Tomegah Dogbé au poste de Premier ministre du Togo n’est pas simplement un remaniement, c’est la signature d’un régime qui s’accroche au pouvoir comme un naufragé à son épave.
Depuis 1967, la dynastie Gnassingbé orchestre un ballet macabre où la démocratie est réduite à un simple décor. Sous leur règne, le Togo est devenu le théâtre d’une tragédie en cinq actes : répression, corruption, stagnation, désillusion et, finalement, faillite nationale.
Le retour de Mme Dogbé illustre parfaitement ce que Giuseppe Tomasi di Lampedusa décrivait dans “Le Guépard” : “Il faut que tout change pour que rien ne change”. Cette continuité n’est pas le signe d’une stabilité, mais d’une paralysie politique mortifère.
Pendant que l’élite prédatrice se gave aux mangeoires du pouvoir, le peuple togolais voit ses rêves s’évaporer comme la rosée sous le soleil africain. Les infrastructures s’effritent, l’économie s’essouffle, et les libertés s’étiolent.
Le Togo de 2024 est un pays où l’espoir est devenu une denrée rare, où chaque élection est une farce prévisible, et où le silence des opprimés est ponctué par le bruit des coffres-forts qui se remplissent pour la minorité.
Il est temps que le Togo s’éveille de ce cauchemar dynastique. Le pays a besoin d’un électrochoc démocratique, pas d’un énième placebo politique. Il lui faut des bâtisseurs d’avenir, pas des fossoyeurs de rêves.
Car le véritable échec n’est pas seulement celui des Gnassingbé, c’est celui d’un système qui permet à une famille de tenir en otage les aspirations de tout un peuple.
Le Togo mérite mieux. Il mérite des leaders qui construisent des ponts vers l’avenir, pas des murs autour de leurs privilèges.
Il est grand temps que les architectes de l’échec cèdent la place aux ingénieurs du progrès.
Gnimdéwa Atakpama