Presque tous les hôpitaux publics disposent d’une pharmacie interne. Ce qui permet aux patients d’acheter rapidement les médicaments prescrits par les médecins. Dans les cas d’extrême urgence, ces pharmacies par leur proximité peuvent contribuer à sauver des vies. Malheureusement, au Togo, ces pharmacies manquent d’approvisionnement. Parfois, même les produits pharmaceutiques les plus élémentaires ne s’y trouvent pas.
Lundi 07 octobre, les Togolais ont été émus par le décès dans des conditions troubles du joueur Emmanuel KODEGUI en essai au club de football Espoir de Zio basé à Tsévié. Selon les informations, le jeune joueur de 21 ans est décédé faute de soins. En effet, suite à un choc lors d’un match amical avec l’Etoile Filante de Lomé, il lui sera détecté une hémorragie. Le Centre Hospitalier Régional de Tsévié où il a été pris en charge dans un premier temps n’avait pas tout le matériel nécessaire pour son opération. La victime a donc été évacuée à Lomé. Une fois à Lomé, la famille aurait eu toutes les peines du monde à trouver les produits prescrits par le médecin traitant pour l’intervention chirurgicale. La pharmacie de l’hôpital n’ayant pas dans ses stocks les produits en question. Ce jeune plein d’avenir succombera à ses blessures.
Dans le descriptif du drame, il est évident que si la pharmacie de l’hôpital était suffisamment fournie, le footeux aurait pu être sauvé. Au Togo, les pharmacies des hôpitaux publics sont constamment en pénurie. Les rayons sont souvent vides. Tout ou presque manque dans ces pharmacies qui ont en principe un rôle central dans la prise en charge des patients. A Lomé comme à l’intérieur du pays, nombre de concitoyens ont été confrontés à cette triste réalité. Dans la détresse et l’angoisse, les proches des patients sont obligés de faire une course contre la montre de pharmacies privées en pharmacies privées pour acheter les médicaments demandés par le médecin prescripteur. Parfois, le temps de trouver la bonne pharmacie, il est trop tard. La mort a déjà frappé.
Dans un pays où pour les soins les plus élémentaires, les patients doivent mettre la main à la poche avant toute prise en charge, l’on s’interroge sur ces ruptures de stocks et les tensions d’approvisionnement régulièrement constatées dans ces pharmacies. Que se passe à la pharmacie publique pour que la vie des Togolais soit banalisée à ce point ? Dans tous les cas, toute la chaîne de la commande et de la gestion des stocks doit impérativement être revue pour au moins permettre aux Togolais de disposer des médicaments importants en cas de nécessité.
L.E
Source : Lecorrecteur