L’opposant togolais Nathaniel Olympio a vivement critiqué l’inaction de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de son parlement, suite à l’agression du député sénégalais Guy Marius Sagna à Lomé. L’incident s’est déroulé lors d’une rencontre avec des membres de l’opposition.
Dans une déclaration faite lundi, le leader du Parti des Togolais a dénoncé l’absence de réaction de la CEDEAO face à cette attaque, qu’il considère comme une manifestation de la complaisance continue de l’organisation régionale envers le régime de Faure Gnassingbé. « En laissant agresser le député du Sénégal Guy Marius Sagna, pratiquement sous les yeux des gendarmes restés impassibles, l’Etat togolais montre qu’aucune ligne rouge ne limite ses violences, même pas vis-à-vis d’un député étranger en visite officielle au Togo et jouissant d’une immunité parlementaire », a déclaré M. Olympio.
Il a également souligné le mutisme de l’organisation communautaire face aux « dérives » du gouvernement togolais, notamment lors de la modification de la Constitution en avril dernier, une initiative adoptée sans consultation populaire. Selon lui, ce silence encourage le régime de Lomé à agir en toute impunité.
« La CEDEAO a toujours été complaisante avec le pouvoir de Faure Gnassingbé , en se taisant systématiquement sur ses dérives, toujours plus osées. Même quand le régime togolais a changé la Constitution en avril dernier, sans même en informer le peuple, l’organisation communautaire est restée silencieuse.
Dans de telles conditions, les dirigeants togolais se sentent tout permis, car tout est sans aucune conséquence et sans reddition de comptes. L’agression dont est victime à Lomé le député du Parlement de la CEDEAO, Guy Marius Sagna, est une conséquence directe de cette complaisance », a ajouté M. Olympio.
Il s’interroge désormais sur la réaction de la CEDEAO et de son Parlement face à ce qu’il qualifie de « scandaleuse agression ». Comparant la situation togolaise à celle du Sénégal, où les institutions ont freiné les ambitions du président sortant Macky Sall, il déplore qu’au Togo, aucune institution ne joue un rôle similaire, laissant perdurer la « répression sévère » contre les citoyens en quête de libertés.