Le lundi 07 octobre dernier, les communautés catholiques du Togo et du Cameroun avaient été bouleversées par l’assassinat, par des gangsters, de l’abbé Christophe Badjogou Komla. Un mois après ce meurtre crapuleux de ce prêtre de nationalité togolaise, et alors que la police camerounaise n’a pas encore rendu les conclusions de son enquête, quelques informations complémentaires émergent.
En effet, d’après nos confrères camerounais de la chaîne Equinoxe TV, l’enquête ouverte par la police n’a pas connu d’évolution notable. Néanmoins, il est déjà établi que les auteurs du meurtre étaient à bord d’une moto au moment de commettre leur forfait. Les éléments dont dispose la police incluent les douilles et les armes utilisées, ainsi que des images et vidéos collectées, qui sont actuellement analysées pour faire éclater la vérité.
Du côté de l’association des Ouvriers silencieux de la Croix, tout en confirmant qu’aucun élément nouveau n’est intervenu depuis le 7 octobre dernier, date du meurtre, on rassure que le contact est maintenu avec sa famille au Togo. Mais au-delà de ces détails protocolaires, il est maintenant connu que les rapports étaient loin d’être cordiaux entre le religieux et l’association qui l’employait.
En effet, il y a six mois, rapporte le média camerounais, le regretté Christophe Komla Badjogou, qui se plaignait de persécution au sein de son association religieuse, avait démissionné et était retourné au Togo. Depuis Lomé, il avait été recruté par une autre congrégation religieuse, cette fois-ci basée au Canada.
Ainsi, auprès de son parrain italien, le Père Herminio, l’abbé Christophe devait passer une année en Italie tout en se rendant deux fois par mois au Canada. C’est lors d’un retour au Cameroun, pour obtenir sa lettre de démission de l’archevêque de Yagoua, Mgr Yaouda, qu’il a reçu ladite lettre.
Il est utile de noter que toutes les tentatives de conciliation pour le garder au sein de la communauté des Ouvriers silencieux de la Croix, où il exerçait depuis une dizaine d’années, ont échoué. Et la suite est connue : il a été froidement abattu à Yaoundé.
Doit-on alors, au regard de ces éléments, envisager une cabale au sein de sa communauté religieuse ? Si tel est le cas, qui pourraient être les commanditaires et pour quel motif ? Les questions restent ouvertes et seule la police pourra aider à mieux cerner tous les contours de cette triste affaire.
Pour rappel, le patron de l’Église catholique au Cameroun, tout en condamnant fermement toute forme d’agression, de violence et de meurtre, avait rassuré, dans son communiqué, que les forces publiques, alertées, s’efforcent d’élucider les contours de cette affaire. Il a également rappelé à la conscience collective que « toute vie humaine est sacrée et inviolable ».
Source: Flambeau N°835 du 07 Novembre 2024