Togo- André Kangin Afanou: « Le passage au régime parlementaire au Togo est un renversement de l’ordre démocratique »

Dans une récente interview, André Kangin Afanou, Président du Centre de formation et de documentation sur les droits de l’Homme au Togo, a exprimé de vives inquiétudes au sujet de la transition du Togo vers un régime parlementaire. Selon lui, ce changement ne respecte pas la volonté du peuple et met gravement en péril la démocratie.

D’après Kagni Afanou, ce basculement vers un régime parlementaire s’est opéré sans aucune consultation populaire, un fait qu’il considère comme une trahison des principes démocratiques. « Un matin, on nous a simplement annoncé que notre droit de choisir nos dirigeants avait été supprimé, » déplore-t-il. Pour lui, cette transformation profonde n’était pas censée aboutir à une nouvelle constitution ; initialement, il ne s’agissait que de simples modifications. Pourtant, ce qui en est ressorti est une nouvelle constitution imposée par l’Assemblée nationale, sans demander l’avis des citoyens.

Le président du Centre de formation et de documentation sur les droits de l’Homme au Togo doute fortement de la légitimité de ce régime parlementaire, qu’il qualifie de « façade » pour maintenir le pouvoir entre les mains d’une seule personne. « Ils peuvent bien renommer le président de la République en président du conseil, mais cela ne trompe personne. On sait tous que le pouvoir est entre les mains d’un seul homme, » critique-t-il avec amertume. À ses yeux, cette concentration de pouvoir s’accompagne d’une diminution inquiétante des libertés, renforçant le contrôle autoritaire au Togo.

Pour André Kagni Afanou, l’adoption d’un régime parlementaire nécessite des institutions solides et indépendantes, ce qui fait cruellement défaut au Togo. Il rappelle que, contrairement à d’autres pays africains où ce type de régime est implanté dans un cadre de transparence et de justice, le Togo ne garantit pas de processus électoral crédible et les institutions n’ont jamais été indépendantes. Dans ces conditions, un tel régime est selon lui dangereux pour la stabilité et la démocratie du pays.

Le défenseur des droits de l’homme lance un appel aux dirigeants togolais pour revenir à un véritable système démocratique, dans lequel tous les citoyens se sentiraient représentés. « Le système qui doit régir notre nation doit garantir le bien-être de tous et assurer une réelle légitimité aux dirigeants, » insiste-t-il. Pour lui, ce retour à la démocratie est indispensable pour préserver l’unité et la paix sociale au Togo.

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