C’est devenue presqu’une tradition au Togo. A l’approche des fêtes de fin d’année, le gouvernement à travers son ministère de la Sécurité et de la Protection civile, sort un communiqué rappelant l’interdiction de la commercialisation et l’usage des pétards sur l’ensemble du territoire national. Mais chose étonnante, cette mesure, bien que récurrente, semble avoir plus d’effet sur le papier que sur le terrain.
« Par arrêté interministériel n°0053/MSPC/MINARM/MEF du 16 février 2021, il est formellement interdit sur l’ensemble du territoire national, pour quelque motif que ce soit l’importation, la vente et l’usage de pétards ou tous autres feux d’artifices assimilés », lit-on dans le dernier communiqué en date, portant signature du ministre Calixte Batossie Madjoulba, de la Sécurité et de la Protection civile.
Le communiqué poursuit : « En dépit de multiples rappels à l’ordre, des individus continuent d’importer et de commercialiser des pétards, potentiellement dangereux pour les utilisateurs et préjudiciables à la quiétude des populations. Le ministre de la sécurité et de la protection civile tient à rappeler que cette mesure d’interdiction est toujours en vigueur. En conséquence, tout contrevenant s’expose à la rigueur de la loi et aux sanctions particulières prévues à cet effet. Des instructions spécifiques sont données aux forces de sécurité pour procéder à la saisie des pétards ou tous autres feux d’artifices assimilés en tous endroits sur le territoire national, à traquer et au besoin à interpeller tout contrevenant ».
Malgré ces avertissements, le phénomène persiste. Depuis quelques jours, les déflagrations de pétards se font entendre dans les différents quartiers de Lomé, illustrant l’inefficacité des mesures annoncées. Les principaux utilisateurs de ces dispositifs explosifs de faible puissance sont les enfants et les adolescents, qui ignorent souvent les risques auxquels ils s’exposent. Certains adultes participent également à ces concerts de pétards, contribuant à maintenir cette habitude dangereuse.
De toute évidence, le problème ne réside pas uniquement dans l’utilisation des pétards, mais aussi dans leur accès. Il est étonnant que ces dispositifs continuent d’être commercialisés sur le marché national malgré les interdictions. Cela soulève des questions sur l’efficacité des contrôles aux frontières et sur la responsabilité des acteurs impliqués dans leur distribution. Pourquoi les autorités se contentent-elles à des communiqués d’interdiction sans renforcer les mesures de prévention ?
Un contrôle strict au niveau des frontières, doublé d’une surveillance accrue des marchés locaux, pourrait significativement changer la donne et réduire la présence de ces produits dangereux. De même, une sensibilisation renforcée auprès des parents et des jeunes sur les dangers des pétards serait essentielle pour changer les mentalités. Les conséquences des accidents liés à ces dispositifs peuvent être graves, allant de blessures physiques à des incendies.
Il est temps que des actions concrètes soient entreprises pour compléter les interdictions formelles. La société togolaise, composée de divers acteurs, bénéficierait de mesures coercitives ciblées et de campagnes de sensibilisation ambitieuses. En prévenant l’entrée et la vente des pétards, le gouvernement pourrait non seulement protéger ses citoyens, mais aussi assurer des fêtes de fin d’année plus sécuritaires et sereines.