Terrorisme : La réaction timide de la CEDEAO déchaîne les commentaires

Frappé par une attaque terroriste, le Bénin a vu la réaction mesurée de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui, malgré ses discours fermes sur la lutte contre le terrorisme, peine à rassurer les populations et les observateurs.

Le 8 janvier 2025, une attaque sanglante dans la zone de Point Trible, au nord du pays, a causé des dizaines de victimes. En réponse, la CEDEAO a publié un communiqué officiel le 11 janvier, exprimant ses condoléances et réaffirmant son engagement à éradiquer le terrorisme en Afrique de l’Ouest.

Dans ce communiqué, la CEDEAO a fermement condamné l’attaque, soulignant qu’elle « exprime ses plus sincères condoléances au gouvernement, aux forces de sécurité et au peuple béninois », tout en appelant à une intensification de la coopération entre les États membres en matière de sécurité et de partage de renseignements. L’organisation a également renouvelé son engagement à soutenir les pays de la région dans leurs efforts pour garantir la sécurité de leurs citoyens. Cependant, cette réaction, jugée insuffisante par certains, a alimenté la colère des internautes, notamment sur les réseaux sociaux.

La CEDEAO face aux critiques

Sur Facebook, où les commentaires ont été restreints sous le communiqué officiel, plusieurs utilisateurs sont contraints à exprimer leur frustration à travers des emojis, face à la passivité de la CEDEAO en cette période de menace terroriste croissante dans la région. Nombreux sont ceux qui ont critiqué l’organisation pour sa réactivité limitée, notamment en comparaison de sa décision en 2023, lorsqu’elle avait ordonné le déploiement de sa « force en attente » pour rétablir l’ordre constitutionnel après le coup d’État au Niger ayant renversé le président Mohamed Bazoum.

Sur Twitter, les critiques se sont multipliées. Un internaute a ironisé sur l’absence d’une force militaire pour lutter contre le terrorisme dans les pays encore relativement épargnés, en comparant la situation au Niger. « Donc, il y a une armée pour imposer Bazoum au Niger, mais pas une armée pour anticiper la menace terroriste dans les autres pays de la CEDEAO ? », a-t-il écrit. D’autres, comme Moussa Diawara, ont souligné la nécessité pour l’organisation de déployer concrètement ses forces pour aider les populations victimes de ces attaques, rappelant l’inaction face à la menace qui pèse sur des pays comme le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo.

https://x.com/YussufOued/status/1878540015636021301?t=TvwNgpy3cgG027EgN8KGBw&s=19



Les critiques à l’encontre de la CEDEAO ne s’arrêteront pas là. De nombreux commentateurs estiment que l’organisation, qui n’a cessé de revendiquer son rôle dans la lutte contre le terrorisme, doit passer à l’action et ne se contenter que de déclarations de solidarité. « Ce sont des terroristes, pas des ‘hommes armés non identifiés’. La France vous a trop noyé », a lâché Daouda Emile, un autre utilisateur de Twitter, critiquant l’euphémisme utilisé par l’organisation régionale.

Le problème du terrorisme reste, en effet, un fléau de plus en plus présent dans la sous-région, avec des conséquences dramatiques pour les pays du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest. Si la CEDEAO a multiplié les déclarations et les plans d’action contre cette menace, les attaques se poursuivent et se propagent à des pays qui jusque-là n’avaient pas été autant affectés.

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