Le chef de l’État togolais, Faure Gnassingbé, s’apprête à boucler ses 20 ans à la tête du pays dans quelques semaines. Arrivé au pouvoir en 2005, dans des circonstances sanglantes, suite au décès de son père, feu Général Gnassingbé Eyadema, qui a régné sur le Togo d’une main de fer pendant 38 ans, son bilan suscite aujourd’hui de vives critiques de la part de nombreux observateurs.
La Coalition de la Diaspora Togolaise pour l’Alternance et la Démocratie (CODITOGO) a, dans une lettre ouverte publiée le 13 janvier dernier, livré une analyse sévère de ces deux décennies de gouvernance. L’organisation n’a pas mâché ses mots pour dénoncer ce qu’elle qualifie d’échec total.
CODITOGO pointe du doigt un « manque cruel de vision » de la part de Faure Gnassingbé, soutenant que les nombreux programmes vantés, tels que « Les 20 plus de Faure », le Plan National de Développement (PND), ou encore le DSRP-1, le DSRP-2 ou l’initiative PPTE, sont restés sans impact tangible. Selon eux, aucune réalisation visible n’a été concrétisée sur le terrain à travers le territoire national.
« En lieu et place des promesses contenues dans ces programmes, la pauvreté s’est accrue, la corruption s’est amplifiée et généralisée, la violence d’État s’est installée, les clivages sociaux et politiques se sont davantage exacerbés. Nos marchés sont constamment brûlés, nos enfants sont tués, nos concitoyennes et concitoyens sont emprisonnés, d’autres contraints à l’exil à cause de leurs opinions, et un pillage systématique de nos ressources et nos richesses est organisé par une minorité », souligne la Coalition dans sa missive.
CODITOGO appelle Faure Gnassingbé, dont le quatrième mandat s’achèvera en mai 2025, à tirer les leçons de son lourd passif. Elle conclut en affirmant avec fermeté : « Le Togo mérite mieux que ça. »