Dans une ruelle à Avédji (un des quartiers populaires de Lomé la capitale togolaise), à 7 heures du matin, un groupe de jeunes gens et même de personnes âgées est agglutiné autour de Da Massan. Les uns debout devant les installations de la bonne dame, les autres, assis derrière elle, en train de se régaler d’une nourriture de couleur café, du riz mélangé avec du haricot accompagné chez certains d’œufs durs ou de la viande et chez d’autres, du poisson ou du fromage.
Ayimolou… Au Togo, tout le monde en parle et en mange. Qui passe un moment à Lomé sans goûter à ce plat a raté l’essentiel de son séjour dans cette capitale ouest-africaine. Il est vrai que ce n’est pas l’aliment de base des Togolais, la pâte (faite à base de maïs) accompagnée de diverses sauces, tient toujours le haut du pavé. Mais Ayimolou n’en demeure pas moins le repas préféré des Togolais. Pour la plupart, c’est le petit-déj par excellence. Mais quels sont les apports nutritifs de ce plat?
Les valeurs nutritives d’Ayimoulo
Ayimolou, au-délà de l’engouement qu’il suscite grâce à sa saveur et à son authenticité, contient des éléments nutritifs qui amènent les nutritionnistes à le recommander. C’est un plat complet qui a tout, selon les spécialistes. Ses valeurs nutritives sont nombreuses et variées.
Le riz
Le premier grand composant d’Ayimolou est le riz. D’abord on sait que le riz qui est l’une des céréales les plus consommées au monde, possède déjà des propriétés nutritionnelles assez fournies. Il contient des macronutriments, donc le lipide, le glucide, la protéine, l’amidon, des fibres alimentaires. Elle renferme aussi des minéraux tels que le calcium, le sodium, le chlorure, le cuivre et des micronutriments comme le fer, le magnésium, etc. Il contient des vitamines également.
De par cette composition, le riz constitue une source d’éléments permettant de lutter contre certaines maladies, selon le Diétothérapeute togolais Matthieu Tobossi.
Il contient des antioxydants qui interviennent dans la prévention de maladies cardiovasculaires et de certains cancers. La leptine contenue dans le riz et qui était entre-temps incriminée, est aujourd’hui beaucoup plus citée, selon de nouvelles études, dans lutte contre la multiplication des cellules cancéreuses dans l’estomac.
La présence de phosphore dans le riz permet le maintien en bonne santé des os et des dents. Le magnésium dans le riz peut contribuer au renforcement des muscles et du système de défense. Il y a aussi le manganèse et d’autres éléments qui luttent contre le vieillissement précoce des cellules dans le corps.
Selon une étude de Food Data Central, le département américain des ressources de données sur la composition des aliments de l’USDA, la valeur nutritive de 100 grammes de riz blanc se répartie comme suit :
Calorie :
1mg de sodium
35 mg de potassium
28 g de glucide
0,4 g de fibre alimentaire
0,1 g de sucre
2,7 g de protéine
Pour les minéraux et protéines :
10 mg de calcium
0,2 mg de fer
12 mg de magnésium
Vitamine D, vitamine B12, vitamine B6
Le haricot
L’autre grand composant, c’est le haricot. Selon le spécialiste, c’est par erreur que les gens appellent ce composant « haricot ». Son nom authentique, c’est le niébé.
Le niébé ou haricot est une forte source de protéines. Il renferme également du glucide, de la fibre, du phosphore, du magnésium, de la vitamine B9 principalement, du cuivre, de la matière grasse, du potassium, du zinc. Tous ces éléments permettent au haricot d’intervenir dans le maintien du corps et la lutte contre plusieurs pathologies.
Par exemple les protéines contenu dans du haricot favorisent la production des anticorps et le transport de l’oxygène dans l’organisme, la production des enzymes digestives, le maintien des fonctions musculaires (peau, cheveux, ongles…).
La présence élevée de fibres et un peu de matière grasse fait du haricot une source d’élimination de la surcharge lipidique, donc du cholestérol. Ce qui permet la libération des vaisseaux sanguins avec une diminution de la tension artérielle. Donc pas de surpoids et de l’obésité.
Le niébé aide à la prévention des cancers de la prostate de par les éléments antioxydants qu’il contient. L’absence de gluten est une bonne chose pour se prévenir contre les maladies intestinales, surtout les troubles de digestion.
« C’est très conseillé à la femme enceinte de consommer du Ayimolou ou Watchè, parce que la présence des vitamines du type B baisse les risques d’anomalie du tube neuronal chez le nouveau-né. Ça aide beaucoup le fœtus à pouvoir bien croître », déclare Dr Matthieu Tobossi.
Le fer contenu dans le haricot prévient l’anémie, et c’est recommandé également à la femme enceinte.
L’étude de Food Data Central indique également que pour 170 g de haricot blanc, on trouve au total 242 calories répartis comme suit :
1 g de matière grasse donc de lipide
43 g de glucides
11 g de fibres
17 g de protéines.
Pour les minéraux et vitamines :
B1, B6, B9 (Folate), Cuivre, fer, phosphore, magnésium, zinc, potassium et calcium.
Au-delà des propriétés nutritives de ces deux graines, on peut également énumérer les viandes, les œufs, les poissons, etc. qui servent d’accompagnement ainsi que les différentes sauces dont l’incontournable piment et surtout la tomate dont sa forte teneur en vitamine C n’est plus à démontrer, sans oublier ses effets antioxydant et anti-inflammatoire sur l’organisme.
« En somme, manger un plat d’Ayimolou, au-delà de l’immense plaisir du palais, c’est un régal pour les yeux au regard de sa kaléidoscope et une immense source de vitamines pour notre organisme », confirme Jean Claude Togbe.
Voici comment préparer ce plat
Pour une famille composée de cinq (04) personnes par exemple, il faut d’abord réunir les ingrédients nécessaires que voici :
. Trois tasses de riz
. Deux tasses de haricot (on peut choisir haricot blanc, noir ou rouge)
. De l’eau
. Une pincée de potasse
. Deux cuillères à soupe d’huile
. Du sel
. De l’oignon
Préparation
. Tremper au préalable le haricot dans de l’eau au moins deux heures avant la cuisson (c’est pour diminuer le temps de la cuisson)
. Mettre une casserole contenant deux litres d’eau au feu
. Ajouter le haricot dans la casserole
. Ajouter un peu de potasse au haricot dans la casserole
. Laisser bouillir le haricot
. Laver le riz
. Ajouter encore de l’eau au haricot sur le feu dès qu’il est prêt
. Puis ajouter le riz
. Ajouter deux cuillères à soupe d’huile
. Laisser cuire à feu doux pendant une quarantaine de minutes
Et voilà, le riz avec haricot (Ayimolou, Watchè ou encore Atassi) est prêt.
Pour la sauce épicée qui devrait l’accompagner, il faut mettre des tomates, de l’oignon, du poivron et de l’ail dans une casserole avec des épices et du bouillon, les bouillir et les laisser mijoter pendant une trentaine de minutes. Ce plat doit être idéalement servi chaud.
Il y en a certains qui, pour compléter ce plat, utilisent des légumes frais comme la carotte, les choux, des épinards ou encore des aubergines. Toujours est-il qu’il faut le faire selon son goût.
En dehors des bonnes femmes qui le vendent en bordure des routes dans les quartiers à Lomé, chacun peut personnaliser la cuisson d’Ayimolou pour lui donner un goût unique. Par exemple, il y a des gens qui font la sauce d’arachide pour l’accompagner. C’est un plat qui contient beaucoup de valeurs nutritives.
IciLome avec BBC