Togo- Faure Gnassingbé accepte la médiation de l’UA pour la crise à l’Est de la RDC

Malgré les contestations de l’opposition togolaise et des organisations de la société civile, le chef de l’État togolais Faure Essozimna Gnassingbé a officiellement accepté le rôle de médiateur de l’Union Africaine (UA) dans le conflit opposant la République démocratique du Congo (RDC) au Rwanda, a annoncé le ministère togolais des Affaires étrangères ce dimanche.

Faure Gnassingbé succède ainsi au président angolais João Lourenço, qui occupait cette fonction depuis 2022 avant d’y renoncer le mois dernier.

Dans une déclaration relayée par le ministre des Affaires étrangères, Prof. Robert Dussey, l’Union Africaine indique que le dirigeant togolais a été nommé « médiateur de l’Union africaine entre la RDC et la République du Rwanda dans la crise dans l’est de la RDC ».

Prof. Dussey a exprimé sa gratitude envers l’organisation panafricaine et ses États membres pour « confiance exprimée » à l’égard de Faure Gnassingbé. Il a assuré que ce dernier « contribuera activement à la recherche d’une paix durable, à la réconciliation et à la stabilité dans la région des Grands Lacs ».

Cependant, cette nomination ne fait pas l’unanimité au Togo. Plusieurs voix critiques dénoncent une décision paradoxale, compte tenu des tensions politiques internes au pays. Certains rappellent que le président Gnassingbé fait face à une remise en question de sa légitimité, notamment depuis la récente révision constitutionnelle controversée, perçue comme un moyen de prolonger son pouvoir au-delà des limites fixées par l’ancienne Constitution.

Sur le terrain, la situation reste préoccupante. L’Est de la RDC est le théâtre d’affrontements récurrents avec le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda selon Kinshasa. Plusieurs cessez-le-feu ont échoué depuis 2021, malgré les efforts de médiation angolais. En mars dernier, des pourparlers ont été engagés à Doha, réunissant des représentants de la RDC, du M23 et les présidents congolais et rwandais.