« Le Togo ne peut pas continuer à être l’otage d’un système qui nie la souveraineté populaire »

Depuis samedi 03 mai 2025, avec la désignation du président du Conseil à l’Assemblée nationale et l’élection du nouveau président de la République par le Congrès, le Togo est entré de plain-pied dans la Ve République. L’installation de ces deux institutions vient boucler la boucle du changement constitutionnel controversé intervenu en mai 2024. Cependant, sur le terrain, l’opposition ne lâche pas du lest. Elle continue de dénoncer un « coup d’État constitutionnel », invitant les Togolais à la résistance et au rejet de cette Ve République.

Ce dimanche, sur le terrain d’Akassimé à Lomé, dans la commune de Golfe 4, des partis politiques de l’opposition et des organisations de la société civile ont animé un grand meeting et sonné la mobilisation contre le régime. Pour ces acteurs, « le parachèvement du coup de force constitutionnel et institutionnel, [intervenu] le 03 mai 2025, demeure une haute trahison de la patrie ».

« Le 03 mai 2025 restera une date sombre dans l’histoire de notre pays. C’est le jour où le régime RPT/UNIR a parachevé, en deux actes juridiquement et politiquement indécents, le coup de force constitutionnel qui plonge notre pays, à son corps défendant, dans une hypothétique 5e République, au grand dam du peuple souverain. (…) Le Togo ne peut pas continuer à être l’otage d’un système qui nie la justice, la liberté et la souveraineté populaire. L’histoire a prouvé que seules les mobilisations populaires cohérentes, denses et soutenues construisent les grandes victoires démocratiques », peut-on lire dans la déclaration sanctionnant cette manifestation populaire. Lecture.

DECLARATION

Le parachèvement du coup de force constitutionnel et institutionnel, le 03 mai 2025, demeure une haute trahison de la Patrie

Peuple togolais, Chers compatriotes,

Le 03 mai 2025 restera une date sombre dans l’histoire de notre pays. C’est le jour où le régime RPT/UNIR parachève en deux actes juridiquement et politiquement indécents, le coup de force constitutionnel qui plonge notre pays, à son corps défendant, dans une hypothétique 5ème République, au grand dam du peuple souverain.

Le premier acte se déroule le matin, lorsque le chef de l’Etat togolais, chef d’Etat sortant, qui n’a plus aucun mandat électif, ni local ni national, se présente devant une Assemblée nationale monocolore, totalement inféodée au pouvoir en place, pour se métamorphoser en « Président du Conseil», Fans faire l’objet d’aucune procédure de droit, constitutionnellement établie, sous l’égide d’une haute juridiction. En somme, un tour de passe-passe pour occuper, en échappant au verdict des urnes, une fonction de Président du Conseil, créée de manière unilatérale dans une constitution promulguée en mai 2024, en dépit d’un rejet de fait par une grande majorité de Togolaises et de Togolais.

Le 2ème acte, qui se joue l’après-midi, voit députés et sénateurs se réunir en Congrès pour élire un Président de la République, dépourvu de tout mandat populaire, et de tout pouvoir, dans un simulacre d’élection destiné à légitimer là confiscation du pouvoir par un clan.

Ce processus n’est ni légal, ni légitime. Il procède d’un hold-up institutionnel orchestré par un régime aux abois, qui redoute plus que tout la volonté du peuple librement exprimée.

Au total, plus aucune autorité au Togo, ne peut se prévaloir de détenir la légitimité nationale populaire qui confère le plein exercice du pouvoir exécutif.

Les signataires de la présente :

  • dénoncent avec la plus grande fermeté ce basculement autoritaire, contraire à l’esprit démocratique et aux aspirations profondes du peuple togolais:
  • condamnent la dérive monarchique de la gouvernance, l’instrumentalisation des institutions, et l’élimination systématique de toute alternative démocratique;
  • lancent un appel solennel au peuple togolais, à toutes les forces démocratiques, aux syndicats, aux organisations de la société civile, aux jeunes, aux femmes, aux travailleurs et à la diaspora, pour que tous, engagés et mobilisés, résistent de manière résolue, à l’acte effronté de haute trahison de la patrie, perpétré par le régime RPT/UNIR.

Le Togo ne peut pas continuer à être l’otage d’un système qui nie la justice, la liberté et la souveraineté populaire. L’histoire a prouvé que seules les mobilisations populaires cohérentes, denses et soutenues construisent les grandes victoires démocratiques.

Les signataires de la présente restent déterminés à œuvrer, avec tous les patriotes sincères, pour la restauration de la démocratie et de la République, pour la réhabilitation de la dignité et de la souveraineté du peuple togolais et pour la mise en place d’institutions réellement représentatives et responsables devant le peuple.

Non au coup d’État constitutionnel!

Qui à la souveraineté populaire !

Ensemble, rejetons l’imposture et bâtissons un Togo libre, démocratique et prospère !

Fait à Lomé, le 04 mai 2025

Ont signé:

Pour la Société Civile représentée par Novation Internationale: Prof. David Dosseh

l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC): Jean-Pierre Fabre

les Forces Démocratiques pour le Renouveau (FDR): Me Dodji Apévon

One thought on “« Le Togo ne peut pas continuer à être l’otage d’un système qui nie la souveraineté populaire »

  1. La souveraineté populaire, c’est dans les urnes, pas dans la rue, où dans les discours… Ne continuez pas à faire la même erreur.

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