Togo- Arrestation arbitraire d’Aamron: TPAMC dénonce une dérive autoritaire

L’arrestation de l’artiste engagé Aamron continue de provoquer une onde de choc dans l’opinion publique togolaise. Le front citoyen Touche Pas à Ma Constitution (TPAMC) a, dans un communiqué de presse rendu public ce 28 mai, exigé « la libération immédiate et sans condition » du chanteur ainsi que celle d’autres détenus d’opinion, dénonçant une gouvernance de plus en plus répressive.

L’interpellation d’Aamron, survenue le 26 mai après 21 heures à son domicile, est qualifiée par le Front d’« illégale », car opérée en dehors du cadre horaire légal. Pour le mouvement citoyen, il s’agit d’une « prise d’otage par un pouvoir qui gouverne par la terreur ».

« Cette interpellation intervient dans un contexte de tensions croissantes depuis que le pouvoir tente désespérément d’imposer sa Constitution aux Togolais », souligne le communiqué du Front, qui voit en cette arrestation une tentative d’intimidation visant à faire taire les voix dissidentes.

Connu pour ses prises de position critiques envers le régime en place, Aamron rejoint la liste des figures de la société civile incarcérées pour leurs opinions, aux côtés d’Affectio, de Jean-Paul Oumolou et de plusieurs autres. Une situation qui, selon le Front, constitue une « violation manifeste » de l’article 25 de la Constitution togolaise, de l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, ainsi que des engagements internationaux du Togo en matière de droits humains.

Le communiqué met également en lumière l’impact humain de cette arrestation, notamment sur les proches de l’artiste : « Cette arrestation a plongé dans l’angoisse la famille d’Aamron, notamment sa fille de 14 ans, son jeune frère et la mère de l’artiste, qui ont tous courageusement alerté l’opinion publique sur la situation préoccupante du chanteur. Leur témoignage illustre l’impact humain dramatique de ces abus de pouvoir sur les familles togolaises. »

Face à la détérioration du climat sociopolitique, le Front Touche Pas à Ma Constitution salue la prise de position de la Conférence des Évêques du Togo (CET), qui a récemment interpellé les autorités sur « le risque majeur de déflagration imprévisible qui guette le pays ».

Dans cet appel à la mobilisation citoyenne, le mouvement réaffirme son engagement en faveur de la liberté et du respect de la dignité humaine. Il « invite tous les Togolais à l’engagement citoyen pacifique et constructif pour mettre fin à la dictature, afin de retrouver nos libertés et notre dignité de citoyen ».

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