Togo – Opposition et société civile réclament le départ de Faure Gnassingbé : Désobéissance civile dès le 23 juin

Dans un contexte politique de plus en plus tendu au Togo, les partis de l’opposition togolaise notamment l’ANC et les FDR, accompagnés de plusieurs organisations de la société civile, dont le Front Citoyen Togo Debout et Novation Internationale, ont tenu une conférence de presse conjointe ce jeudi. Ils y ont dressé un constat sévère de la situation politique nationale et lancé un appel solennel à la restauration de l’État de droit. « Le peuple togolais en a assez », martèlent d’entrée les signataires dans leur déclaration conjointe.

À travers ce cri d’alerte, ils dénoncent la concentration excessive du pouvoir entre les mains du président Faure Gnassingbé, qu’ils accusent de s’être maintenu à la tête du pays depuis 2005 au moyen de « coups de force répétés, constitutionnels, institutionnels et électoraux ». Ils fustigent également l’adoption de la nouvelle Constitution de la Ve République, intervenue sans référendum ni consultation populaire, et qu’ils qualifient de « haute trahison contre le peuple togolais ».

Les signataires saluent le message récent de la Conférence des Évêques du Togo (CET), publié le 26 mai dernier, qui a dénoncé avec force le « silence imposé », la « peur entretenue » et le « mépris de la voix du peuple ». Ce message, estiment-ils, renforce la légitimité de leur combat. Ils mettent aussi en avant le courage de certaines figures de la jeunesse, comme les influenceurs, blogueurs, activistes, artistes, ainsi que les mobilisations récentes des 5 et 6 juin, réprimées dans la violence, comme autant de signes d’un sursaut citoyen. « Les peurs et frustrations tues se muent en actes désespérés, et les colères muettes deviennent des déflagrations imprévisibles », rappelle la déclaration en écho au message de la CET.

Dans un ton ferme, les acteurs réunis exigent la démission immédiate du président Faure Gnassingbé, affirmant que le pouvoir doit revenir au peuple souverain. Ils se réfèrent à la Constitution togolaise du 14 octobre 1992, notamment à son article 150, qui légitime la désobéissance en cas de coup de force ou de pouvoir illégitime.

En ce sens, ils annoncent le lancement, à partir du lundi 23 juin 2025, d’une mobilisation nationale sous forme d’actions coordonnées dans tous les secteurs d’activité, appelant chaque citoyen à s’y préparer activement.

Face à ce qu’ils considèrent comme une dérive autoritaire, les signataires plaident pour une convergence sincère et responsable entre tous les acteurs opposés au système RPT/UNIR, que ce soit au Togo ou dans la diaspora. Ils dénoncent les querelles internes et appellent à l’unité autour des valeurs de vérité, solidarité et confiance, piliers de la Charte de l’opposition. « Le Togo n’est pas une monarchie de droit divin. Le Togo est une République. Et dans une République, le pouvoir appartient au peuple, et à lui seul », clament-ils.

Enfin, la conférence de presse s’est conclue par un appel pressant à la CEDEAO, à l’Union africaine, à l’Union européenne et aux Nations Unies. Les signataires demandent à ces institutions de cesser de cautionner « une dictature qui nie les valeurs universelles de liberté, de justice et de démocratie ».

« L’heure n’est plus aux compromissions », insistent-ils, affirmant leur détermination à poursuivre le combat pour la vérité, la justice et l’alternance au Togo.

Yvette Sossou

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