Alors que les organisations de la société civile au Togo ne cessent d’appeler à la libération des prisonniers politiques, le Ghana voisin vient d’annoncer une vaste mesure de grâce présidentielle.
Le président ghanéen John Dramani Mahama a accordé, lundi soir, l’amnistie à 998 détenus, sur recommandation du Prisons Service Council, qui avait initialement sollicité la libération de 1 014 prisonniers. Selon le porte-parole de la présidence, Felix Kwakye Ofosu, la décision a été prise en concertation avec le Conseil d’État, rapporte la Ghana News Agency.
Dans le détail, 787 primo-délinquants ont été élargis. Par ailleurs, 87 condamnés à mort voient leur peine commuée en prison à vie, tandis que 51 détenus à perpétuité purgeront désormais une peine de 20 ans. À cela s’ajoutent 33 prisonniers gravement malades, 36 septuagénaires, deux mères allaitantes et deux détenus dont les recours ont été examinés favorablement.
Cette mesure intervient alors que ce pays voisin du Togo compte, au 11 août 2025, 14 044 détenus pour une population estimée à 34,43 millions d’habitants, selon la Banque mondiale.
Au Togo, cette annonce résonne comme un contraste. La société civile multiplie depuis plusieurs mois les appels en faveur de la libération des prisonniers politiques, notamment ceux en situation critique sur le plan sanitaire. Une mère allaitante, arrêtée en juin dernier pour avoir prétendument distribué de l’eau à des manifestants, reste également derrière les barreaux.
La dernière grâce présidentielle accordée par Faure Essozimna Gnassingbé, aujourd’hui président du Conseil des ministres, remonte au 27 décembre 2024, lorsqu’il avait libéré 1 064 condamnés en fin de peine. Mais, comme le rappellent les observateurs, aucune figure politique détenue pour ses opinions n’avait été concernée, malgré des cas médicaux urgents signalés depuis.
Amnistie massive au Ghana, oubli persistant des détenus politiques au Togo
