Quel est ce type de développement qu’on veut pour l’Afrique et qui a pour origine la tête et la poche des autres, se demanderait-on légitimement ? En effet, ce mercredi 20 août 2025 est ouverte à Tokyo au Japon la 9e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD).
Plusieurs pays africains sont invités à cette rencontre internationale initiée depuis 1993 par le gouvernement japonais en collaboration avec plusieurs autres organisations internationales notamment l’ONU, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l’Union africaine (UA) et depuis 2000, la Banque mondiale.
A cette conférence internationale, les chefs d’Etat africains, les grands décideurs et les responsables des organisations internationales parlent, comme le nom de la conférence l’indique, du développement de l’Afrique.
Cette année, 3 thématiques sont au coeur des discussions, notamment le développement humain durable (éducation, santé et genre), la paix et la stabilité (prévention des conflits, cyberrsécurité, lutte contre l’extrémisme violent) et la transformation économique verte et numérique.
Jusqu’au 22 août, les discussions vont aussi porter sur des partenariats stratégiques Afrique-Japon.
Si l’organisation périodique de cette conférence internationale n’a rien d’anormal – il y a actuellement une pléiade de sommets pour le développement de l’Afrique- il faut dire que l’Afrique devient coutumier du fait. Chaque année pratiquement, des pays et des organisations internationales font appel aux dirigeants africains pour réfléchir au développement de l’Afrique mais, rien, fondamentalement, ne change.
Afrique: à qui profite le statu quo?
Depuis les indépendances, les élites d’une Afrique sortie de la colonisation, pensent que le développement est une affaire de copie de l’autre, souvent plus puissant. 65 ans après les indépendances, les problèmes se sont quasiment multipliés. Partout en Afrique, on parle encore du néo-colonialisme, de corruption, de pauvreté endémique, de chômage, de traite des enfants, de conflits fratricides, de guerres civiles, de génocides, d’élections truquées, de ruse constitutionnelle, de putschs militaires, de pillage des ressources. C’est le train-train quotidien du continent le plus riche.
Ce n’est pas fini. Malgré les grands diplômes, les élites africaines d’aujourd’hui, constitués de professeurs, d’agrégés, de docteurs en économie, en droit, en philosophie, en sociologie et d’ingénieurs dans différents domaines, sont incapables de proposer des voies de sortie intellectuelles pour l’Afrique. Ce sont les musiciens et les footballeurs africains qui rivalisent avec les meilleurs dans ce monde. Ceux qui sont allés le plus loin possible à l’école, ne sont que l’ombre d’eux-mêmes. L’Afrique a perdu l’initiative scientifique et se contente de répéter les autres.
Du coup, l’Afrique n’est leader ou pionnier dans aucun domaine. Elle se contente encore de vendre les matières premières à des prix décidés par l’acheteur. Au rendez-vous de la mondialisation, on s’y rend avec un zéro pointé. Comment sortir de l’ornière? Quelles solutions pour l’Afrique ? Pourquoi le mal persiste autant?
L’Afrique doit prendre son destin en main
A la question « quelles solutions pour l’Afrique? », les premières propositions font état de ce que à ces rendez-vous mondiaux, que l’Union africaine puisse valablement représenter le continent et parler en son nom et au nom de tous les pays. Que des dirigeants soient individuellement invités pour représenter leur « petits » pays, cela ne fait que confirmer la position selon laquelle il y a des raisons pour lesquelles des puissances et certains Africains ne veulent pas voir le continent réuni pour faire échec au projet bicentenaire de la Conférence de Berlin.
L’autre option, c’est que plusieurs analystes ont déjà proposé que les Africains, par leur propre initiative, se réunissent sur leur continent et discutent sans tabou de leurs propres problèmes et dégager des pistes de sortie fortes et sérieuses. Avec les nombreux sommets ça et là, on a l’impression que l’élite africaine est incapable, au XXIe siècle, de prendre ses responsabilités devant l’histoire sur tous les plans notamment, l’éducation, la santé, la politique, la monnaie, l’économie, la philosophie etc.
Intellectuellement, ce ne sont pas les solutions pour le développement de l’Afrique qui manquent. Les solutions aux problèmes africains sont d’ailleurs légion, surtout dans le monde panafricaniste. Mais, personne ne semble intéressé.
Source : Globalactu