Pour la première fois dans l’histoire, l’obésité dépasse l’insuffisance pondérale chez les enfants et adolescents d’âge scolaire, selon un rapport de l’UNICEF publié le 10 septembre 2025. Près de 188 millions d’enfants, soit un sur dix, sont touchés dans le monde, exposant cette génération à des maladies chroniques et potentiellement mortelles.
Le rapport Alimenter les profits : Comment les environnements alimentaires compromettent l’avenir des enfants révèle une augmentation constante du surpoids et de l’obésité chez les 5-19 ans, qui passent de 3 % à 9,4 % depuis 2000, tandis que l’insuffisance pondérale chute à 9,2 %. Les taux les plus élevés se retrouvent dans plusieurs pays insulaires du Pacifique, comme Nioué (38 %), les Îles Cook (37 %) et Nauru (33 %), en grande partie à cause de l’abandon des régimes traditionnels au profit d’aliments importés, caloriques et bon marché.
L’obésité ne concerne pas uniquement ces zones : 27 % des enfants chiliens et 21 % aux États-Unis et aux Émirats arabes unis sont également touchés. Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF, souligne que « les aliments ultratransformés remplacent de plus en plus les fruits, les légumes et les protéines à un moment crucial pour la croissance, le développement cognitif et la santé mentale des enfants ».
Le rapport pointe l’influence massive du marketing alimentaire, notamment numérique, qui cible les jeunes avec des produits riches en sucre, sel et mauvaises graisses. Une enquête auprès de 64 000 jeunes dans plus de 170 pays montre que 75 % ont vu des publicités alimentaires la semaine précédente, et 60 % affirment que ces publicités influencent leurs choix alimentaires.
L’UNICEF appelle à des mesures urgentes : régulation du marketing, étiquetage clair, interdiction des produits ultratransformés dans les écoles et renforcement des programmes de protection sociale. « Chaque enfant doit pouvoir bénéficier d’une alimentation nutritive et abordable », insiste Catherine Russell.
Sans action rapide, les conséquences économiques et sanitaires seront lourdes : d’ici 2035, l’obésité infantile pourrait coûter plus de 4 000 milliards de dollars par an à l’échelle mondiale.