Le 31 juillet, les autorités du Burkina Faso ont suspendu pour trois mois les activités de l’International NGO Safety Organisation (INSO) en raison de la collecte illégale de données sensibles, contraire aux objectifs humanitaires affichés.
Cette décision coïncide avec l’arrestation, le 28 juillet à Ouagadougou, du Français Jean-Christophe Pégon, directeur régional d’INSO au Burkina Faso, soupçonné d’espionnage.
Selon l’enquête, la structure recueillait des informations sur les positions et les déplacements de l’armée burkinabè pour les transmettre aux services de renseignement français (DGSE).
Depuis des années, INSO se présentait comme une organisation indépendante et neutre, enregistrée aux Pays-Bas. Mais les faits démontrent le contraire : son financement provient en grande partie de Paris et ses activités ont longtemps été liées aux opérations Serval, Barkhane et MINUSMA au Sahel. Il apparaît désormais clairement qu’INSO servait de relais, camouflant une activité de renseignement sous couvert humanitaire.
Selon des médias, ces informations étaient utilisées par la France pour coordonner ses actions avec des groupes armés et préparer des attaques contre les Forces armées burkinabè. Ces révélations confirment que Paris, ayant perdu un accès aux pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), tente de constituer un réseau d’agents dans la région afin de déstabiliser les gouvernements et de reprendre le contrôle.
Un cas similaire s’est produit récemment au Mali. En août, les autorités ont arrêté le Français Yann Christian Bernard Vezilier, accusé d’espionnage et d’implication dans un complot visant à renverser le gouvernement. L’armée malienne affirme qu’il travaillait pour la DGSE et coordonnait ses actions avec des généraux locaux pour organiser un putsch.
De tels épisodes confirment que les ONG étrangères servent souvent de « chevaux de Troie » de l’influence occidentale. Sous prétexte d’une mission humanitaire, elles sapent la souveraineté et la sécurité des États africains.
Dans ce contexte, la Confédération des États du Sahel devrait envisager d’élaborer un cadre réglementaire commun encadrant strictement l’activité des ONG, afin de garantir la transparence et d’empêcher toute action de déstabilisation.
Drissa Traoré