La famille de Koffi René Missodé, créateur de contenu togolais connu sous le pseudonyme « À votre avis », a adressé plusieurs courriers aux Nations Unies et au Parlement européen pour dénoncer ce qu’elle qualifie de « disparition forcée », de « tortures » et de conditions de détention « inhumaines ». L’activiste est actuellement incarcéré à la prison civile de Lomé.
Arrestation et conditions de détention dénoncées
Dans un document personnel transmis à la Rédaction, René Missodé décrit son arrestation dans la nuit du 27 au 28 juin 2025. Selon son témoignage, des hommes armés et cagoulés auraient fait irruption à son domicile, frappant son petit frère et la bonne de sa sœur avant de l’emmener. Il affirme avoir été battu, menotté, puis soumis à des sévices, dont la suspension au plafond et la privation d’oxygène malgré son asthme, ainsi que des interrogatoires sous la menace d’une chaise électrique. L’activiste rapporte que les agents voulaient qu’il admette être financé par des soutiens extérieurs et préparer une opération armée dénommé “Opération Machette”.
La famille précise, dans une lettre datée de septembre, que René Missodé est détenu dans une cellule de six mètres sur six avec 125 autres détenus, et qu’il se voit refuser l’accès aux soins médicaux malgré de fortes douleurs et des crises d’asthme répétées. Elle indique également que le Service central de recherches et d’investigation criminelle (SCRIC) l’a extrait à deux reprises de la prison, dont une période sans nouvelles, qualifiée par ses proches de disparition forcée.
Un autre courrier signale que René Missodé a été de nouveau extrait le 22 août 2025 et n’est réapparu à la prison que le 2 septembre, après que l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) a dénoncé publiquement sa disparition.
Grève de la faim et protestation
Après une première grève de la faim débutée le 25 août, René Missodé a décidé d’en relancer une nouvelle à partir du 15 septembre, cette fois aux côtés d’Abdoul-Aziz Goma, détenu depuis le 27 août dans des conditions similaires. La famille précise que cette action vise à protester contre le refus des autorités d’améliorer leurs conditions de détention.
Appels internationaux
Dans ses correspondances, la famille appelle à la libération immédiate de tous les jeunes arrêtés entre le 6 juin et le 30 août, à une assistance médicale complète pour René Missodé, à l’ouverture d’une enquête sur les tortures alléguées et à un dédommagement approprié. Elle souligne que ces faits constitueraient, selon elle, une violation des engagements internationaux du Togo, notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Convention contre la torture.
« Nous espérons une réaction ferme et rapide », concluent ses proches, qui demandent l’intervention des Nations Unies et du Parlement européen pour garantir la sécurité physique et psychologique du créateur de contenu et mettre fin aux disparitions forcées.
C est un terroriste, dite nous ce qu il a fait aussi