Le placebo, ce procédé thérapeutique n’ayant pas d’efficacité propre ou spécifique mais agissant sur le patient par des mécanismes psychologiques et physiologiques, a aussi ses limites. Au Togo malgré l’échec flagrant de la gouvernance, le pouvoir se contente des artifices pour se donner bonne conscience.
C’est ainsi qu’au quotidien, le Togo devient premier partout. Alors que des concitoyens crient leur colère sur l’inefficacité de l’Assurance Maladie Universelle, on nous apprend qu’à la 35ème Assemblée Générale de l’Association Internationale de la Sécurité Sociale (AISS) à Kuala Lumpur, en Malaisie, du 30 septembre au 3 octobre 2025, l’expérience togolaise a séduit et été saluée à cette occasion.
Comment? Des pays qui sont depuis des années lumières dans la couverture santé universelle à un taux insignifiant de 1% ou totalement gratuite par endroits, en quoi le Togo qui étouffe sa population avec un taux de plus de 5% avec des salaires dérisoires peut-il séduire les autres ? A preuve, l’Association internationale de la Sécurité sociale (AISS) qui regroupe des organismes de sécurité sociale de nombreux pays et œuvre pour promouvoir des systèmes de protection sociale adaptés aux défis contemporains a été fondée en 1927 et le Togo qui vient de prendre le train en marche en matière d’assurance maladie universelle dans des conditions retorses , devient subitement un modèle pour les autres.
Il y a un peu plus d’une semaine, l’Aéroport de Lomé a été annoncé 3ème dans le monde derrière le Kenya et l’Israël. Il est indiqué que le Togo a reçu pour la première fois de son histoire un certificat de reconnaissance du Conseil de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), l’une des plus hautes distinctions dans le domaine de la sûreté aéronautique.
Et cette récompense fait suite à l’audit USAP-CMA mené du 25 février au 6 mars 2025, au terme duquel le pays a obtenu un taux de conformité supérieur à 90 %. Ce résultat place le Togo 1er en Afrique de l’Ouest et du Centre, 2I” sur le continent et 3I” au niveau mondial, derrière le Kenya et Israël.Une performance(sic) bruyamment célébrée au pays de Eyadema Gnassingbé. Pour ceux qui voyage beaucoup , ils ont une idée des Aéroports dans le monde.
A côté, le ministère de l’Economie et des Finances annonce un taux de croissance autour 6,3 % en 2025, avec une contribution soutenue de l’ensemble des secteurs, en particulier le tertiaire.
Il est avancé que malgré les risques qui pèsent sur la conjoncture économique mondiale, l’économie demeure résiliente. C’est l’une des conclusions de la troisième session de l’année du Conseil national du crédit (CNC), tenue le mardi 30 septembre à Lomé, le secteur financier maintient son dynamisme, avec une progression notable de 22 % des crédits bancaires nouvellement octroyés.
La dette publique, quant à elle, continue d’être contenue, représentant 65 % du PIB à fin juin 2025, contre 69 % en décembre 2024, et se situe donc en dessous du plafond communautaire de 70 %. Ces performances s’accompagnent d’un impact positif sur le plan social, illustré par le bond de l’Indice de Développement Humain (IDH) qui place le pays au deuxième rang de l’UEMOA et au quatrième rang de la CEDEAO.
On peut vous épargner de la litanie des autres chiffres étranges du ministre sortant des Affaires Étrangères à la Tribune des Nations Unies.
Kokou AGBEMEBIO
Source : Lecorrecteur