La tension politique en Côte d’Ivoire continue de susciter des réactions au-delà des frontières. À Lomé, la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA) a publié, ce 16 octobre 2025, un communiqué dans lequel elle condamne fermement la répression des manifestations pacifiques en Côte d’Ivoire et affirme son soutien au Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), présidé par Laurent Gbagbo.
Selon le communiqué signé par la secrétaire générale du parti, Kafui Adjamagbo-Johnson, les événements survenus entre le 11 et le 13 octobre 2025 représentent « une situation d’une extrême gravité », marquée par « deux morts, dont un bébé asphyxié par des gaz lacrymogènes ; des blessés ou arrêtés, et des cadres politiques traqués pour leurs opinions ».
La CDPA dénonce « une dérive dictatoriale » en Côte d’Ivoire et accuse le régime du président Alassane Ouattara de vouloir « confisquer le pouvoir d’État » en muselant l’opposition. « Ce qui se passe aujourd’hui en Côte d’Ivoire est une tentative de consolidation d’un régime autocratique au service d’une minorité privilégiée », souligne le communiqué.
Le parti togolais estime que la crise ivoirienne dépasse largement le cadre d’une simple élection présidentielle. « C’est l’avenir de la démocratie ivoirienne, le respect des libertés publiques et la dignité du peuple souverain qui sont en cause », affirme le texte.
Un appel à la mobilisation panafricaine
Pour la CDPA, le combat du peuple ivoirien « dépasse les frontières » et doit mobiliser l’ensemble des peuples africains attachés à la justice et à la liberté.
« Ce combat résonne dans chaque nation dans les espaces de la CEDEAO et de l’Alliance des États du Sahel. Il est aussi celui de tous les citoyens aspirant à une véritable souveraineté populaire », écrit le parti.
La CDPA réaffirme ainsi son « soutien fraternel et militant » au PPA-CI, à Laurent Gbagbo, et à « tous les démocrates ivoiriens qui refusent de se soumettre à l’arbitraire ». Elle salue particulièrement « le courage de celles et ceux qui, malgré les menaces, continuent de revendiquer pacifiquement leurs libertés fondamentales ».
Une veille panafricaine annoncée
Le parti togolais appelle les forces démocratiques africaines — syndicats, partis politiques, mouvements citoyens et jeunesse — à « rompre le silence face à cette dérive autoritaire ».
« Ce qui se joue aujourd’hui en Côte d’Ivoire dépasse ses frontières : c’est le devenir de la démocratie en Afrique de l’Ouest qui est en jeu », avertit la CDPA.
Dans cette logique, elle appelle à une « veille panafricaine permanente », à la libération immédiate des détenus politiques et à la « fin de la répression des manifestations pacifiques ».
« La démocratie ne se quémande pas, elle s’arrache »
Pour conclure, le parti togolais promet de « rester aux côtés du peuple ivoirien jusqu’à la victoire de la vérité sur le mensonge, de la justice sur l’impunité, et de la souveraineté populaire sur la tyrannie ».
« La démocratie ne se quémande pas, elle s’arrache », martèle la CDPA dans son communiqué.
