La tension ne baisse pas au sein de la Société Nouvelle Industrie (SNI) de Gbatope. Après un récent mouvement d’humeur des travailleurs, le Mouvement Martin Luther King (MMLK) alerte sur une “situation préoccupante qui nécessite une attention urgente” des autorités, selon son communiqué publié le 17 novembre 2025.
Les employés de la SNI avaient cessé le travail pour protester contre ce qu’ils qualifient de “traitements inhumains et cruels qui leur sont infligés par certains expatriés libanais”. Ils reprochent surtout à la direction le non-respect des engagements pris le 1er août dernier, a rappelé le MMLK.
Ces engagements couvraient 15 obligations clés, notamment “la mise en place d’un règlement intérieur, la formalisation des relations de travail par contrat écrit, l’immatriculation des travailleurs à la CNSS, la délivrance des bulletins de paie, la rémunération des heures supplémentaires” ou encore la fourniture d’équipements de protection individuelle.
Or, selon le mouvement, “les travailleurs ont manifesté pacifiquement pour exiger l’application des recommandations issues de la réunion du 1er août”, mais la réaction de l’entreprise a été “inacceptable”. Deux délégués du personnel et quatre employés ont été convoqués à la Brigade de Recherches et d’Investigation (BRI) de Tsévié, accusés de “violences et manifestations illégales”.
Le MMLK fustige ce qu’il appelle “le culot de la part de ceux qui violent de manière flagrante les droits des travailleurs”, dénonçant également l’“insolence et arrogance” de certains responsables expatriés. Le communiqué relève aussi un traitement jugé discriminatoire lors des convocations : “les étrangers sont arrivés après 11h et ont quitté avant 13h pendant que les travailleurs, eux, étaient présents avant 10h et y sont restés jusqu’à 17h30.”
Face à cette situation, l’organisation appelle l’État à garantir la justice sociale et le respect des droits fondamentaux. “Tout est à revoir dans les sociétés de la zone franche, où les droits des travailleurs ne sont pas respectés conformément au Code du travail”, insiste-t-elle, avant de conclure sur une mise en garde : “Non à l’esclavage des temps modernes !”


