Canal Box Togo YAS Togo

Grève de faim des prisonniers : Le Collectif Togo Rights & Freedom Network-UK interpelle la communauté internationale

Le Togo fait face à l’une des crises politiques et humanitaires les plus graves de son histoire récente. Trente-cinq prisonniers politiques ont entamé une grève de la faim, dénonçant tortures, détentions arbitraires, procès sans preuves et décès en détention. Parmi eux, des figures emblématiques comme le citoyen irlandais Goma Abdoul Aziz, paralysé à la suite d’actes de torture, la militante et sage-femme Grâce Koumayi, victime de viols et de sévices, ainsi que le Français Steeve Rouyar, détenu au secret.
Malgré les décisions de l’ONU, de la CEDEAO et du Parlement européen exigeant la fin des abus, les autorités togolaises n’ont donné aucune suite. Face au risque de décès imminent de plusieurs détenus, le Collectif Togo Rights & Freedom Network-UK lance un appel urgent à l’intervention internationale
.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE – CRISE HUMANITAIRE ET POLITIQUE AU TOGO

35 PRISONNIERS POLITIQUES EN GRÈVE DE LA FAIM : TORTURES, MORTS, DÉCISIONS INTERNATIONALES IGNORÉES, DANGER DE MORT IMMINENT

Lomé, le 16 novembre 2025
Pour diffusion immédiate

Une crise sans précédent : 35 prisonniers politiques en grève de la faim

La situation des droits humains au Togo atteint un niveau critique sans précédent.
Alors que 27 prisonniers politiques avaient déjà entamé une grève de la faim les 8 et 13 novembre 2025, huit nouveaux détenus viennent officiellement de rejoindre le mouvement ce 16 novembre 2025, portant le nombre total à 35 grévistes :

  1. Adam Mounirou
  2. Issaka Rabiou
  3. Affouda Julien
  4. Nara Raymond
  5. Ouro-Agoro Awale
  6. Ouro-Gnaou Nassifou
  7. Tchawissi Rafiou
  8. Ouro-Gnao Alokou

Ces nouveaux grévistes s’ajoutent aux 27 détenus qui refusaient déjà de s’alimenter pour dénoncer : les détentions arbitraires massives, les tortures et traitements inhumains, les procès politiques sans preuves, les décès en détention, l’ignorance totale par le gouvernement togolais des décisions internationales.

La majorité d’entre eux sont détenus depuis plusieurs années, parfois 5 à 6 ans sans procès, dans des conditions qui violent frontalement le droit international.

Cette grève de la faim collective est l’expression ultime d’une population carcérale politique réduite au silence, torturée, humiliée et abandonnée.


Trois figures emblématiques au cœur de la crise

  1. GOMA ABDOUL AZIZ — citoyen irlandais, paralysé à la suite de tortures

Détenu depuis le 21 décembre 2018, Goma Abdoul Aziz est devenu l’une des figures centrales de la répression au Togo. Torturé à plusieurs reprises, il has perdu l’usage de ses membres inférieurs et n’a bénéficié d’aucun traitement médical approprié.

Son procès du 3 février 2025 ne reposait sur aucun élément légal, ni preuve, ni indice. Il a pourtant été condamné à 10 ans.
Le Groupe de Travail de l’ONU sur la Détention Arbitraire (WGAD) a conclu en 2023 que sa détention était illégale et arbitraire, demandant sa libération immédiate — une décision ignorée.

Il est en grève de la faim depuis le 8 novembre 2025.
Son état de santé est décrit comme critique et potentiellement irréversible.


  1. KOUMAYI GRÂCE BIKONIBIYATE — sage-femme, militante, victime de viol et de torture

Grave symbole de la violence faite aux femmes militantes au Togo, Grâce Koumayi a été :

arrêtée le 6 juin 2025, violée par deux agents de sécurité, torturée, hospitalisée dans des conditions indignes, arrêtée de nouveau le 3 octobre 2025 pour ses activités civiques.

Elle est en grève de la faim depuis le 8 novembre. Son état est jugé extrêmement préoccupant.


  1. STEEVE ROUYAR — citoyen français détenu au secret

Arrêté le 6 juin 2025, Steeve Rouyar est détenu dans une cellule sans lumière au SCRIC, sans accès à un avocat ni aux soins médicaux.
Les autorités françaises ont été alertées, tout comme les institutions européennes.

Il est l’un des symboles du caractère international de cette répression.


— Répression massive, tortures, morts : un système organisé

Plus de 120 prisonniers politiques au Togo

La situation ne concerne pas seulement les 35 grévistes.
On estime aujourd’hui à plus de 120 le nombre de personnes détenues pour des raisons politiques, dont : défenseurs des droits humains, journalistes, lanceurs d’alerte, cyber-activistes (parfois pour un simple « like » sur Facebook), militants pacifiques, citoyens ordinaires.

Des tortures documentées :

électrocutions, viols, suffocation, coups violents, suspension, privation de sommeil, traumatismes permanents, paralysies.

Plusieurs détenus sont morts des suites des sévices, notamment Karrou Wawim, décédé le 7 février 2025 après de longues souffrances sans prise en charge médicale.


Le Togo ignore toutes les décisions internationales

Malgré les alertes répétées, le gouvernement togolais a refusé d’exécuter :

  1. Avis du WGAD – ONU (2023)
    → conclut que la détention de Goma Abdoul Aziz est arbitraire
    → exige sa libération immédiate
    → ignoré
  2. Arrêt de la Cour de Justice de la CEDEAO (2023)
    → conclut à des détentions illégales, actes de torture, violations graves
    → ignoré
  3. Résolution du Parlement européen (10–11 septembre 2025)
    → demande la libération de tous les prisonniers politiques
    → demande la fin des tortures
    → demande une enquête internationale
    → ignorée

La situation démontre une volonté étatique d’échapper à toute responsabilité internationale.


Risque de décès imminent & appels urgents

Un mouvement collectif entré dans une phase critique

Les 35 grévistes souffrent déjà de :

pertes de connaissance,

vertiges extrêmes,

déshydratation sévère,

absence de soins,

douleurs aiguës,

aggravation des séquelles physiques préexistantes.

Plusieurs présentent un risque immédiat de :

arrêt cardiaque,

insuffisance rénale,

coma,

mort.

La situation est décrite comme une bombe humaine prête à exploser.


Appel urgent — Ce que demande le Collectif Togo Rights & Freedom Network-UK

Le Collectif Togo Rights & Freedom Network-UK demande :

  1. La libération immédiate de Goma Abdoul Aziz, Koumayi Grâce, Steeve Rouyar et des 120 détenus politiques.
  2. La mise en place urgente d’une mission internationale d’enquête.
  3. L’accès immédiat à des soins médicaux indépendants.
  4. La protection des familles et des défenseurs.
  5. L’intervention du Parlement européen, de l’ONU et de la CEDEAO.
  6. Une médiation internationale pour éviter des décès imminents.

Conclusion

La grève de la faim de 35 prisonniers politiques n’est pas un geste politique,
c’est un cri de survie. Le Togo fait face à l’une des crises les plus graves de son histoire récente, et la communauté internationale ne peut plus rester silencieuse.

Contact :
La Coordinatrice,
Roukietou Zato
Email : [email protected]

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *