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Togo : Toujours la proie pour l’ombre Le Président de l’Université de Lomé a-t-il le droit d’organiser son Cabinet ?

Pour le ministre de l’Education Nationale Mama Omorou, il n’en a pas le droit.

«La création de service de l’administration centrale des universités publiques ou de toute nouvelle direction, service ou entité administrative technique , ainsi que la nomination de leurs responsables ne sauraient être initiées unilatéralement par un Président d’université sans l’autorisation expresse du ministre de l’Education Nationale ou en dehors des modalités prévues par les textes en vigueur» , écrit-il dans une note en date du 6 novembre 2025 à l’attention des Présidents des Universités Publiques du Togo.

Seulement, cette décision apparaît trop simpliste au regard de l’historicité des Universités Publiques du Togo et de la jurisprudence en la matière dans plusieurs services publics du Togo.
S’agissant de la question du Cabinet à l’Université de Lomé qui a suscité la sortie du ministre Mama, elle remonte à la Présidence du Professeur Théodore Nicoué Lodjou Gayibor ( 2003-2006).
Le Professeur  Gayibor, dans l’optique d’atteindre   les objectifs  de sa mission conformément à ses charges, a organisé son administration par la création d’un Cabinet.

Il a nommé à l’époque Professeure Isabelle Adolé Glitho comme  Chef de cabinet.
Sous cette Présidence, les réformes  pédagogiques et académiques ont été opérées dans l’intérêt  de l’université de Lomé. Son successeur  Professeur Koffi Ahadzi-Nonou ( 2006- 2014), n’en a pas jugé de son opportunité, le Cabinet a été tout simplement supprimé et la  Professeure Glitho avait été relevée de son poste de Chef de Cabinet et  l’équipe du Cabinet  mise en hibernation.
La Présidence du  Professeur Messanvi Gbeassor ( 2014- 2016) n’a   pas connu de changement par rapport à la précédente gestion. Le Poste a été ressuscité sous la Présidence du Professeur  Komla Dodzi Kokoroko (2016- 2023). Suivant ses ambitions et les réformes attendues pour remplir convenablement ses missions,   le Professeur Kokoroko a recréé le  Cabinet du Président en nommant un premier  Directeur de Cabinet  en la personne du Dr Pyabalo Nabede remplacé plus tard par  Dr Kodjo Sosoe.Il n’est pas inutile de rappeler que c’est avec Professeur Kokoroko que la grande métamorphose de l’Université de Lomé a été enregistrée.Sans doute, il s’est appuyé sur son organisation interne pour opérer les réformes majeures qui ont changé le visage de l’UL.

Comme l’histoire s’écrit avec les hommes, son successeur  Professeur Adama  Kpodar  ( 2023- 2025), a rapporté subtilement le poste de Directeur  du Cabinet  en un poste d’assistante particulière du Président. Il a nommé  à ce poste Dr Pounawèlè SONDO avec une dizaine  de conseillers ( Conseiller en communication et en informatique,   en sécurité,  en finance, en affaires juridiques et administratives…). Ce nouveau poste autour d’une équipe de conseillers jouait pratiquement la même fonction de Directeur de Cabinet.

Il sied de rappeler aussi qu’au niveau des  Cabinets des vice-présidents d’université , on dispose de Responsable du Service  Administratif  du Cabinet  pour le 1er Vice-Président et de  *Responsable du Service Administratif pour le 2eme Vice-Président, ainsi que le Secrétariat Général qui  dispose aussi d’un Chef service.  On peut retenir sans ambages  que l’organisation interne du Cabinet dépend de la vision des Présidents et  de leurs ambitions quant à leurs missions.

Au regard de ce tableau historique précisant les faits suivants les époques, le Professeur Kossivi Hounake a-t-il vraiment le droit d’organiser son Cabinet pour  sa mission à la tête de l’université de Lomé?
*Chacun  devant sa conscience peut se donner une réponse claire et sans ambiguïté.
La note du ministre mérite  d’être précisée pour éviter  d’être assujettie à toute forme de manipulation des esprits habiles.

Le ministre délégué chargé de l’Enseignement Supérieur et la Recherche Scientifique, Professeur Gado Tchangbedji précédemment  Directeur  des Ressources Humaines sous la Présidence du Professeur Ahadzi-Nonou doit pouvoir jouer,  en toute objectivité, son rôle  de conseiller auprès du ministre de l’Education Nationale pour éviter ses incursions et  en sachant faire la sagacité  sur la question de l’organisation interne du Cabinet du Président de l’Université de Lomé ou sur l’organisation des structurations dans les universités publiques en ayant  à l’esprit le caractère  d’autonomie administrative et financière de ses institutions en lien avec l’attribut de  tutelle à savoir utiliser
En somme, pour le démarrage claudicant de la Veme République, il apparaît de plus en plus que certains préfèrent lâcher la proie pour l’ombre.

KA

Lecorrecteur.tg

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